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Desjouis va-t-il respecter sa signature ?

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Cela fait bientôt vingt ans que l’on parle de CET aux Ventes-de-Bourse. S’il a fallu quinze ans pour que le projet voie le jour, depuis janvier 2013 il fait partie du quotidien des habitants du coin.

Mais dans le village, Régine et Christian Truchet attendent la vente effective de leur exploitation agricole.

Lorsque Michel Desjouis, propriétaire du terrain, s’est pointé en 1998 pour acheter leur ferme de Paillerotte, il a essuyé un refus. Christian Truchet avait 46 ans à l’époque. Pas l’âge de la retraite.

« Baratin »

Puis, finalement, en août 2002, il signe un compromis de vente, pour 62 hectares, moyennant 762 245 € (de l’époque). Ce qui vaut aux époux Truchet des représailles de la part de « gens du coin » sur l’air de « A cause de vous on va avoir les poubelles ». L’agriculteur confie : « j’ai tout enduré ».

Un compromis contenant une condition suspensive : que l’acquéreur obtienne l’autorisation d’exploiter un CET ou l’équivalent. Une autorisation délivrée en octobre 2010 par le préfet.

Cinq ans et demi plus tard, la vente n’est pas signée. Certes, Michel Desjouis a bien donné quelque signe de vie : « on n’a pas les fonds, on va vous régler par acomptes sur plusieurs années, nous a-t-il dit. Du baratin ».

Il y aurait également eu une tentative d’avenant liant la vente à l’obtention d’un prêt. Les Truchet ont refusé. Depuis, « silence radio ».

Abus de faiblesse ?

Les Truchet ont pris un avocat qui a adressé une lettre en mars 2015 à Michel Desjouis, évoquant la violation des engagements contractuels, le préjudice financier et moral, une escroquerie envers des personnes en situation de faiblesse, de faux arguments, de l’intimidation, la santé fragile de ses clients, un environnement peu vivable (odeurs notamment lors des vents d’ouest, dominants), une propriété qui se dégrade car les Truchet ont mis en suspens des projets « parfois à la demande de M. Desjouis qui nous donnait des instructions de faire ou pas faire ».

En fin d’année dernière, les Truchet ont déposé plainte pour « escroquerie au préjudice d’une personne vulnérable ». Le procureur de la République d’Alençon l’a classée sans suite : « les faits ne sont pas punis par la loi ».

Politiques frileux ?

Aujourd’hui, Christian Truchet est en retraite. Il souffre de narcolepsie. Son épouse reste agricultrice. Mais elle aussi se fait de la bile.

Desjouis ? « Il nous balade, il fait tout pour ralentir l’affaire ». Les courriers du notaire des vendeurs (Gervais, de Mortagne) au notaire de Desjouis (Weil, d’Alençon) n’ont pour l’heure rien donné. Et les Truchet n’ont pas reçu de soutien du personnel politique, parfois aussi frileux qu’ambivalent, et peut-être bien content de se retrancher derrière un problème privé.

En correctionnelle

Puisque la plainte n’a pas été jugée recevable, les Truchet vont citer directement Desjouis devant le tribunal correctionnel. En espérant que justice leur sera rendue : « qu’enfin, l’acte de vente sera rédigé et signé ».

JMF

Régine et Christian Truchet. Le Centre d’Enfouissement Technique es(t autorisé depuis octobre 2010 et ouvert depuis janvier 2013
Régine et Christian Truchet. Le Centre d’Enfouissement Technique es(t autorisé depuis octobre 2010 et ouvert depuis janvier 2013

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