Les 16 salariés d’Air France étaient convoqués devant le tribunal de grande instance de Bobigny vendredi 27 mai : onze pour avoir forcé la grille du siège et cinq pour faites de violence dans la fameuse affaire de la chemise arrachée.
Le procès qui devait se dérouler ce vendredi 27 mai au matin a été reporté au 27 ou 28 septembre.
Partout en France, la CGT avait appelé à une “journée pour les libertés syndicales”. À Alençon, une quarantaine de personnes se sont rassemblés devant la préfecture de l’Orne pour marquer leur soutien aux salariés de la compagnie aérienne.
Une militante a pris la parole :
Casser du militant, briser des élans sociaux, créer des peurs, menacer des Bourses du travail… la répression syndicale reste un des moyens des patrons pour freiner le développement du syndicalisme. Ainsi certaines militantes et militants de la CGT sont traités comme des délinquants. Ils sont traînés devant les tribunaux, dans des procédures de plusieurs années. Leur carrière est souvent brisée, leur vie bouleversée, leur famille affectée.
Selon le syndicat l’Orne n’est pas épargnée. Il rappelle le cas de la secrétaire de l’Union locale d’Alençon, Michèle, jugée en 2014 pour avoir échangé des noms d’oiseau avec la femme d’un chef d’entreprise lors d’une mobilisation en soutien à une salariée menacée de licenciement.
Elle avait finalement été acquittée pour vice de procédure.
Nous avons aussi été informés qu’un camarade élu DP et CHSCT de l’Action Sociale du département a été inquiété par la direction de son établissement, accusé à tort de vol de matériel, et qui a été perquisitionné à son domicile devant femme et enfants.
Les militants ont symboliquement accroché des chemises déchirées sur la grille de la préfecture. “Qu’est ce qui est le plus violent? Arracher une chemise ou procéder à 2900 suppressions de postes”, interroge Joël Toussaint, secrétaire général adjoint de la CGT de l’Orne.
La CGT a également appelé à envoyer des motions au ministère du Travail pour exiger l’arrêt des poursuites et la relaxe des salariés d’Air France. À ce jour dans l’Orne une dizaine de motions a été envoyée. La demande d’audience auprès de la préfecture du département n’a pas été accepté.