Alors qu’elle dépassait une voiture « quasiment à l’arrêt », sur une route de Rouperroux-le-Coquet, une conductrice s’est fait interpeller par le conducteur qui lui a lancé des appels de phare « avant de zigzaguer » sur la route et de la rattraper « à grande vitesse ».
Ce 12 juillet 2015, vers 10 h 45, “ il a collé sa voiture, l’a dépassée et à sa hauteur, a regardé la conductrice, avant de percuter sa voiture sur le côté”. Puis il a pris la fuite.
Quatre jours plus tard, le prévenu se présentait à la terrasse d’un bar de Mamers et commandait un café à la serveuse. « La patronne a refusé de le servir au motif qu’il était ivre. Il s’est énervé et a posé sa main sur le sexe de la serveuse. Il a d’abord refusé de partir avant de quitter les lieux. Il est monté dans une voiture, a grillé un Stop avant de percuter une voiture et de s’enfuir », poursuit le président du tribunal.
Le prévenu a été identifié à partir de photo. Entendu par les gendarmes, le Parisien de 45 ans « a nié l’agression sexuelle et le délit de fuite et affirme que c’est un complot ».
Son expertise psychiatrique fait état « d’une pathologie schizophrénique non soignée, de troubles du comportement et de problèmes d’alcoolisme ».
Absent à la barre du tribunal correctionnel d’Alençon devant lequel il était convoqué jeudi 26 mai, l’homme n’a pas pu s’expliquer. Sa mère, présente, a confié aux juges « qu’il souffrait de problèmes psychiatriques. Il n’a pas d’amis, pas de travail, pas de téléphone, pas d’heure. Il faut qu’il se soigne mais je voudrais que ce soit lui qui s’implique dans ses soins ».
Le procureur de la République rappelle que la conductrice, qui circulait avec ses deux jeunes enfants à bord, « a failli y passer » et précise à la mère du prévenu qu’il « est urgent de prendre des mesures pour lui ». Il requiert 12 mois de suspension de permis et 24 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve assortie d’une obligation de soins.
Le tribunal a finalement condamné l’homme de 45 ans à six mois de prison ferme et à un suivi socio-judiciaire incluant une injonction de soins et les interdictions d’entrer en contact avec les victimes et de fréquenter les débits de boissons. Il encourt un an de prison ferme en cas de non-respect de ces mesures.