Vous achèverez en juin une tournée pour la sortie de votre dernier album ‘Chienne de vie’. Qu’est ce qui a changé par rapport au précédent ?
Nous n’avons pas changé de style. Ce sont simplement de nouvelles chansons plus travaillées musicalement et moins brutes de décoffrage. Cela reste un son festif et engagé qui nous définit bien. Dans notre album, il y a un peu de la vie de chacun d’entre nous.
Amener les gens à la réflexion
Comment le public a accueilli votre nouvel album ?
Il y a vraiment un bel engouement, poussé par la médiatisation. Quatre morceaux du nouvel album sont déjà passés sur France Inter par exemple. Le public a très bien suivi et a choisi ses chansons favorites comme ‘Poulet’ qui parle de la police. Globalement, on parle de la vie et on essaie d’amener les gens à la réflexion, à la politique. La musique synthétise les discours, les problèmes ou les énervements. En une ou deux phrases, on peut trouver un écho important auprès du public.
Comment définissez-vous votre style musical ?
C’est compliqué à dire. On fait de la chanson française mais on peut toucher à tout, de la musique créole ou manouche. On ne se fixe pas de limites. Pourquoi pas changer dans le prochain album d’ailleurs ? L’objectif c’est avant tout de faire ce qui nous plaît, ce qui nous fait rigoler. Et puis on aime voyager et faire voyager à travers la musique.
Votre parcours est justement parsemé de voyage…
Oui j’ai vagabondé. Turquie, Cap-Vert, Burkina, Chili, Nouvelle-Calédonie… Notre musique en est imprégnée. Les voyages permettent de se rendre compte qu’on n’est pas le seul con sur cette planète, de comparer les systèmes. Ça change la vision des choses, ça nous montre ce que l’on ne sait pas faire et nous rend plus humble. Ça pourrait aussi éviter à certain de devenir raciste.
En peu de temps vous êtes passés du métro parisien aux tournées dans toute la France…
C’est clair qu’on ne pouvait pas s’imaginer un tel parcours. C’est beau ce qui nous arrive et aussi rassurant de voir que nos messages touchent autant de monde. C’est incroyable et inespéré. Après avoir fait la manche dans le métro parisien, je suis parti au Chili. Là-bas, j’ai rêvé qu’une foule de gens m’applaudissait. Deux ans après, je le vivais.
Préserver notre singularité
Politiquement, où vous placez-vous ?
Je ne pense pas pouvoir me définir politiquement. La politique est un champ, la musique en est un autre. Je dirais simplement que, comme le dit Renaud dans une de ses chansons, j’adhère au parti des oiseaux, de la terre et de l’eau. On essaie juste d’éveiller les consciences sans prétention. Défendre nos acquis sociaux, notre planète… voilà les messages qu’on veut transmettre. On s’est trop éloigné du ruisseau qui nous fait boire et on se permet de le polluer. Le public se retrouve dans les thèmes qu’on aborde grâce à la musique.
Quelles sont vos références dans la chanson française ?
Brassens, Brel, les VRP… En musique actuelle, à part la Rue Kétanou, j’avoue que je n’écoute pas trop. C’est peut-être une façon de préserver notre singularité.
Vous connaissez la Luciole ?
Oui on est venu jouer dans la petite salle il y a deux ans. On avait bien rigolé et les gens avaient bien déliré aussi. Globalement, tous nos concerts sont assez dingues. Récemment, le public a investi la scène. Il peut tout se passer. Après, nos chansons sonnent comme un coup de pied au cul donc on ne sait pas sur qui ça va tomber. Parfois, ça emmerde les grincheux. Pourtant, notre message est justement de dire que s’il y a plein de choses qui ne vont pas, il y a surtout de l’espoir.
Zoufris Maracas en concert à la Luciole à Alençon, vendredi 22 avril à 21 h. Tarifs : 8 € (tarif solidaire), 18 €, 20 €, 22€.