Entre morsures et cicatrices, son dernier livre était autobiographique. Il l’avait dédicacé en mai 2015
au « Passage », à Alençon.Auparavant, il avait répondu à nos questions, sans chichi, et en se montrant très accessible (contrairement à, tout récemment, Eric Fottorino).
« Dans la vie, il n’y a pas que de la brioche. Il y a parfois du pain rassis. Et parfois pas de pain du tout », avait-il confié. Avant d’évoquer sa mère, davantage de ventre que de cœur. Et un regret : l’absence d’enfant.
Jeune loup ou vieux con ? « Ni l’un ni l’autre ». À 77 ans (à l’époque), « je peux mordre si on me taquine le mollet ».
Son secret de jouvence ? « Je suis amoureux, je picole, je suis libre, je fume ».
Ce qui l’agaçait. « On a peur de tout, même de dire bonjour à son voisin ».
Un légume : « l’asperge, qui évoque l’amour ».
Une fleur : « la pivoine arbustive : on dirait un clitoris. Elle me donne une envie de cunnilingus ».
L’homme qui pesait 120 kg à l’âge de 18 ans s’en est donc allé, en pleine nuit, en son domicile de Lanneray, dans le Perche. À 78 ans, il pesait 84 kilos, « pour 1,87 mètre », précisait celui qui venait à la librairie d’Alençon ou au manoir de Couesme à Ancinnes, en voisin.
Et qui avait confié que sur un plateau télé Nicolas Sarkozy voulait le tutoyer. Coffe a refusé. Quinze jours après, des inspecteurs du fisc déboulaient chez lui.
JMF
Entre guillemets
Christian Gautier (librairie Le Passage) : « C’était un ami, un vrai. Lors de son premier passage à Alençon, il y a une quinzaine d’années, il m’avait de suite invité chez lui. Puis ce fut une très belle histoire, beaucoup trop courte…
Sous ses airs de grande gueule, c’était un homme sensible, cultivé, généreux et surtout très fidèle (on a l’habitude de dire cela des disparus, mais pourtant c’est vrai).
La seule fois où il s’est fâché et même beaucoup, c’est lors d’un dîner au restaurant… j’avais payé l’addition : “Ne refais jamais une chose pareille”.
Après chaque passage à la librairie, nous nous retrouvions à la maison autour d’un repas simple mais avec du bon, du très bon vin. Des copains passaient, plus il y en avait plus il était content… ces soirées se terminaient bien tard…
J’étais invité chez lui au mois de mai pour un repas avec quelques amis… hélas…
Mercredi 30 mars au soir, j’ai ouvert une bouteille de Givry blanc, bouteille qu’il m’avait offerte. Il a sûrement été content ! Il m’en reste une, j’attends une soirée avec des gens que j’aime beaucoup pour l’ouvrir.
Tout cela est peut-être un peu convenu mais c’était un sacré bonhomme ».