“La décision du Président du Conseil Régional de Normandie Hervé Morin d’apporter, à hauteur de moitié, le concours de la Région pour l’achèvement de la route départementale 924 entre Flers et Argentan, vendredi dernier, illustre de manière éclatante le déplorable fonctionnement de l’Etat central en France, sur la question des routes.
Les routes départementales ont connu dans l’Orne, au cours des 25 dernières années, une cure de jouvence exceptionnelle, sous l’impulsion successive des Présidents Hubert d’Andigné, Gérard Burel, et de votre serviteur. Cet effort historique a été permis grâce au soutien constant des Présidents de Région René Garrec, Philippe Duron, Laurent Beauvais et Hervé Morin.
Les 90 kilomètres d’autoroutes A28 et A88 ont été construits, dans le cadre de concessions pour lesquelles l’implication tant de la Région que du Département ont été décisives.
Les routes nationales, restées sous la gouverne de l’Etat central, sont restées en panne ! Qu’on en juge : sur la même période d’un quart de siècle, la RN12 a progressé à la vitesse d’un escargot comparé aux routes départementales et autoroutières. Qu’il s’agisse du tronçon entre Mortagne et l’Eure, entre Nonancourt et Dreux ou de l’urgente déviation de Saint-Denis-sur-Sarthon, rien n’avance. Tout reste bloqué sur les bureaux des ministres qui se succèdent. Ils nous reçoivent ensemble ou séparément pour nous donner des motifs toujours plus abscons, afin de justifier leur inertie.
Le corps gravement malade de la France est l’Etat central. Dans son pathétique naufrage, il tente sans convaincre d’accuser les collectivités locales d’être trop dépensières, alors que c’est lui qui les accable de contraintes et de contrôles.
S’il ne peut plus accomplir son devoir sur les routes, alors qu’il les cède aux collectivités territoriales. Elles feront, elles leur devoir. A une seule condition : que cet Etat central cesse de les ruiner par les dépenses qu’il impute sur leurs comptes et par les normes débiles qu’il leur impose chaque jour.
Oui, l’évolution du réseau routier illustre jusqu’à l’extrême le déplorable fonctionnement de la bureaucratie d’Etat”.
Alain LAMBERT,
ancien ministre,
président du Conseil
départemental de l’Orne