Sebolavy, votre nouvel album, sort le 1er avril. Le titre « La Rose blanche » qui lui sert de promo fait étonnamment écho à l’actualité qui frappe la Belgique…
« Oui, c’est déjà ce qu’on m’avait dit en novembre avec les attentats de Paris. Pourtant, je l’ai écrite il y a presque deux ans. Mais l’Histoire semble être un éternel recommencement, elle se répète malheureusement. »
« L’histoire d’un mec de plus de 40 ans… »
Ce nouvel album arrive six ans après le précédent. Qu’a fait Mickey 3 D entre-temps ?
« J’ai tergiversé ! Je n’ai pas cessé d’écrire après le dernier album de 2009 mais ce que j’écrivais ne me plaisait pas alors je le détruisais. Du coup, comme j’en avais marre de m’entendre, j’ai écrit pour d’autres chanteurs. Il y a notamment eu Vanessa Paradis et Zaz. Ça m’a fait du bien de me mettre dans leur peau, de sortir de moi et d’écrire pour elles ! Du coup, l’inspiration m’est revenue. Et après avoir vu un reportage sur ces jeunes Résistants allemands, j’ai écrit « La Rose blanche ». Le sujet m’a inspiré parce qu’on parle toujours de nos Résistants à nous les Français et on nous répète qu’à l’époque de la seconde Guerre Mondiale, les Allemands c’était les méchants. Mais non ! Il y a eu des Allemands comme ces gamins qui se sont fait embrigader dans la jeunesse hitlérienne avant de se rebeller à l’adolescence et jusqu’à la mort ! »
Le clip est construit autour d’images du film « Le Ballon rouge » d’Albert Lamorisse. C’est votre choix ?
« Oui. C’était compliqué de réaliser un clip sur ce texte. J’avais vu ce film quand j’étais jeune et je trouvais que les ballons qui survolent Paris collaient bien à la chanson. C’était symbolique ».
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De quoi est inspiré Sebolavy ?
« C’est, comme le second titre qui circule en ce moment « En léger différé », l’histoire d’un mec qui a passé la quarantaine et qui se demande où il en est, où va-t-il ? C’est l’album de quelqu’un qui est désormais plus dans l’observation que dans le jugement et moins donneur de leçons »
Il savoure enfin la vie ?
« Non pas à ce point car la vie n’est pas rose mais il se prend moins la tête ! »
Vous avez besoin de chanter pour dire des choses ?
« Je suis un citoyen et la plupart des citoyens réfléchissent ! Mais comme ils n’ont pas la possibilité de s’exprimer, ils manifestent quand ils trouvent d’autres citoyens d’accord avec lui. Moi, j’ai la chanson pour dire ce que je vois, ce que j’en pense. Alors je le dis. Mais je suis aussi capable d’écrire des chansons légères d’histoire d’amour à la con ! »
Pourquoi avoir écrit le nom de votre album ainsi : Sebolavy ?
« En référence à Rrose Selavy, personnage de Marcel Duchamp qui a inspiré Robert Desnos. Et à Pierre de Ronsard qui a écrit « Mignonne, allons voir si la rose… » Du coup, ça m’a inspiré ce titre d’album écrit ainsi, en référence aux poètes français et pas aux SMS ou à Nabilla ! »
« Mieux qu’une psychothérapie ! »
Votre tournée a débuté avant la sortie de votre album le 1er avril ?
« Oui. Je commence toujours dans ma bonne petite ville de Montbrison parce qu’il y a une salle sympa et je donne la primeur aux gens du coin. Comme cela, si ce n’est pas bon, ça ne sort pas de Montbrison ! Après, on ira à Alençon ! C’est la première date à l’extérieur et avant la sortie de l’album. On part en tournée pour un an. On a réaménagé tous les titres de l’album mais aussi certains des six précédents. Et ça me plaît beaucoup de rechanter de vieux titres sur scène comme Respire, Matador, etc. Alençon en aura l’exclusivité. J’étais venu en 2006 à La Luciole et j’avais beaucoup aimé ce club. »
Comment qualifieriez-vous Sebolavy ?
« Blanc ! Non, je plaisante. Faire la promo d’un album nous oblige à faire des interviews et du coup, à la fin de la promo, je sais, grâce aux journalistes, pourquoi j’ai fait cet album alors qu’en l’écrivant, j’ai juste écrit ce qui m’inspirait ! Une promo, c’est mieux qu’une psychothérapie ! En fait, cet album rassemble tous les genres musicaux : pop, folk électro et assez peu de rock car mes oreilles vieillissent et ont de plus en plus de mal à le supporter. Il réunit toutes les musiques car je les aime toutes, celles de toutes les époques et de tous les styles donc je les joue ! ».
* Mickey 3D en concert à la Luciole à Alençon, mardi 29 mars à 21 h Tarifs : 6 € (tarif solidaire), 15 €, 18 €, 20 €.