Samedi 12 mars, au matin, le centre hospitalier d’Alençon s’est retrouvé flanqué de deux gros boudins blancs de 130 m de long, remplis de 312 m3 d’eau.
« Nous faisons cela dans le cadre d’un exercice de grande ampleur, en vue de potentielles inondations de Paris », explique Fabien Chollet, directeur du cabinet du préfet de l’Orne. « Nous testons la capacité d’intervention de la Sécurité civile. Il y a plusieurs opérations menées en même temps dans le pays. L’intérêt d’Alençon, c’est que l’hôpital est en zone inondable. Les deux gros boudins qui sont mis en place ce matin peuvent nous faire gagner 80 cm. Sur un site hospitalier, c’est intéressant. »
Gonfler puis remplir
Lors de la dernière inondation de grande ampleur, en 1999, 20 cm d’eau s’étaient invités dans les sous-sols de l’hôpital. En 1993, il avait fallu évacuer une partie des malades.
Le dispositif mis en place par la Sécurité civile samedi matin a déjà été testé dans le Sud-Ouest et en Bretagne, lors des inondations de 2014. Vingt hommes de la Sécurité civile de Nogent-le-Rotrou, assisté par douze pompiers d’Alençon, participent à cet exercice.
« Les boudins viennent de Méry-sur-Oise (Val-d’Oise), on peut déployer ce matériel à Alençon en cas de crue que l’on peut anticiper », détaille Ludovic Girardot, de l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile de Nogent-le-Rotrou. « Pour déplier et gonfler le barrage, il faut deux heures. On utilise deux pompes de 130 m3 par heure, soutenues par deux pompes thermiques de 150 m3 par heure, pour le remplir avec l’eau de la Sarthe. »
Sous l’œil des pompiers du commandant Ulrich Delandre, du groupement de gestion des risques du Sdis 61, des responsables de l’hôpital et des services de l’État, le barrage s’est déployé « sans encombres ». « L’eau permet de renforcer l’assise du barrage afin de protéger l’hôpital », souligne Ludovic Girardot.
Déployé, le barrage anti-inondations de la Sécurité civile mesure 130 m de long. Il permettrait, en cas de crue, de davantage protéger l'hôpital d'Alençon.P1050513.JPGLes boudins sont d'abord gonflés, avant d'être remplis d'eau.P1050517Les 312 m3 d’eau nécessaire au remplissage des deux gros boudins sont pompés dans la Sarthe.Les boudins sont d'abord gonflés, avant d'être remplis d'eau.Les boudins sont d'abord gonflés, avant d'être remplis d'eau.Une vingtaine de membres de la Sécurité civile sont à la manœuvre. Des pompiers d'Alençon sont présents en renfort. Le dispositif, une fois déployé, est impressionnant.L'eau destiné à remplir le barrage est pompé dans la Sarthe.L'eau destiné à remplir le barrage est pompé dans la Sarthe.C'est de cette extrémité du barrage que l'eau sera pompée pour retourner dans la Sarthe. Le barrage sera ensuite ramassé grâce à un gigantesque enrouleur.Même si cet entraînement est intéressant pour l'hôpital d'Alençon, qui a la particularité de se situer en zone inondable, cet exercice fait partie d'une opération nationale destinée à mieux appréhender une potentielle inondation de Paris.Ces deux gros boudins blancs de la Sécurité civile sont censés faire gagner du temps aux secours en cas d'inondation pour retarder (ou éviter) l'évacuation des malades.