Trois semaines après avoir rouvert les portes de son étang des Foidras, l’AAPPMA (1) locale, la Gaule alençonnaise s’apprête à vivre l’ouverture annuelle de la pêche en rivière, courue notamment par les férus de truites.
« La pêche en rivière, cela représente, sur le bassin alençonnais, près de 700 adhérents de la Gaule alençonnaise », pose le président de l’AAPPMA, Patrick Temple, 62 ans, en poste depuis 2007, pêcheur depuis toujours.
Sous le pâle soleil hivernal qui brille ce dimanche matin, les bords de l’étang des Foidras, à Valframbert, sont jalonnés de pêcheurs. Des amateurs de rivière en attente ? « Pas seulement », corrige Patrick Temple. « À l’étang, il y a de tout, beaucoup de personnes âgées, des promeneurs, des couples, des jeunes. »
D’une surface de deux hectares et demi, propriété de la Gaule alençonnaise, le plan d’eau est ouvert les samedi, dimanche, lundi et jours fériés. Ainsi que tous les jours l’été. L’association (15 membres dans le bureau, dont trois femmes) le gère depuis le début des années 90.
Du boulot d’entretien
« Mais on s’occupe aussi beaucoup de la rivière (2) », lance Patrick Temple. Financés par deux comptes séparés (étang et rivière), alimentés par ce que lui reverse la Fédération nationale de la pêche en France des cartes de pêche, les travaux menés par la Gaule alençonnaise occupent les bénévoles pendant l’hiver.
« Depuis la fermeture de la pêche en rivière, le 18 septembre, on a démarré les travaux d’entretien à Saint-Denis, sur le Sarthon. On a recommencé en janvier », détaille Patrick Temple. « On débroussaille, on défriche, on retend les fils barbelés. On nettoie tout sur 1,5 à 2,5 km de rivière. On a demandé de l’aide aux pêcheurs, on n’en a pas eu. C’est dommage car il y en a qui critiquent. »
Cette mission hivernale, la Gaule alençonnaise l’a achevée avec le déversement de 200 kg de truites fario dans la Briante et le Sarthon. « Les bénéfices 2015 ont permis de faire un lâcher supplémentaire en rivière », complète Patrick Temple.
Les autres travaux de l’association menés cet hiver ont concerné l’étang. L’entretien des cabanes, où dormiront les carpistes, de la buvette, des tables, demande de l’énergie à la Gaule.

Compétition et relève
Ce sera d’ailleurs le dernier mandat du président, réélu pour cinq ans en 2015. « J’aurais donné 21 ans de ma vie à la Gaule alençonnaise », note le souriant pêcheur. « En 2006, lorsque l’ancien président a souhaité arrêter, personne ne voulait y aller. Je me suis lancé. »
Un poste dont la principale difficulté, « c’est de se faire entendre ». Désormais, place aux jeunes ! Même si la relève n’est pas évidente à attirer. « Si on n’est pas tombé dedans tout petit, c’est compliqué. C’est d’ailleurs pour ça que l’étang est gratuit pour les moins de 10 ans et que les licenciés ont moins peur de donner des conseils aux débutants. » Car si la ligne n’est pas bien montée, à l’adolescence, elle casse.
Un problème que Patrick Temple n’a pas connu. « J’ai toujours aimé la pêche pour l’amitié, pour être ensemble, pour la compétition ». Et pour manger du poisson ? « Le poisson, on le relâche », répond-t-il.
Les compétitions de la Gaule alençonnaise, ce sont les concours à la truite du 30 avril, de pêche au coup, le 22 mai ; avant deux concours à l’américaine (en duo), le 26 juin et le 17 juillet (enduro, 6 heures non-stop).
D’ici là, plein de petits pêcheurs attraperont leurs premières truites, jetant les bases de l’avenir de la Gaule alençonnaise.
(1) Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques.
(2) La Gaule alençonnaise gère 200 km de rivière, 1re et 2e catégorie, essentiellement la Briante et le Sarthon.