L’énurésie concerne 10 % des enfants de 5 à 10 ans. Pourtant, ce trouble reste souvent un sujet tabou dans les familles. Les parents inquiets ne savent pas trop à qui en parler, ni comment aborder le sujet avec leurs bambins. L’énurésie désigne une miction active, complète, répétée, inconsciente qui se déroule pendant le sommeil. On parle d’énurésie à partir de cinq ans. Le pédiatre Christophe Philippe précise que ce trouble touche deux à trois fois plus les garçons que les filles.
►Deux phénomènes différents sont à distinguer
L’énurésie est « primaire » si l’enfant n’a jamais été propre pendant une période de six mois. Cette situation est la plus fréquente. Elle est qualifiée de « secondaire » si elle intervient alors que l’enfant était propre depuis au moins six mois. Le Dr Christophe Philippe souligne l’importance de consulter son médecin traitant ou le pédiatre de l’enfant. L’énurésie n’est pas une maladie avec une cause organique. Il faut surveiller lorsqu’elle se déclare après une période de propreté car elle peut être le signe d’une maladie comme le diabète de type 1, une maladie rénale ou une infection urinaire.
►Comment réagir ?
Le Dr Christophe Philippe recommande aux parents de ne pas gronder leur enfant. « Il n’est pas responsable car l’énurésie arrive pendant la nuit lors de son sommeil. Ce n’est pas de sa faute ». Le spécialiste déconseille aussi de récompenser l’enfant, mieux vaut l’encourager à se responsabiliser. Au fil de la journée, certains conseils simples peuvent aider votre enfant à se débarrasser de l’énurésie nocturne. Il ne faut pas empêcher son enfant de boire mais les boissons sucrées et lactées sont déconseillées à partir de 18 heures. Réveiller son enfant la nuit ? Une mauvaise idée. La nuit, c’est fait pour dormir ! L’enfant ne doit pas être réveillé mais il faut lui faciliter l’accès aux toilettes.
Pour constater l’évolution de la situation, l’enfant peut se saisir d’un calendrier où il marquera s’il a bien réalisé ses missions de la journée. Ce calendrier pourra être présenté au médecin afin qu’il fasse un point sur la situation. Le site Ameli Santé précise que, dans certains cas, un traitement médicamenteux peut être envisagé. « La prise de desmopressine par voie orale imite l’action de l’hormone antidiurétique et retient donc l’eau dans l’organisme. » Enfin, si l’enfant souffre de la situation, se replie sur lui-même ou si la famille remarque certains retentissements sociaux, il est recommandé de l’emmener consulter un psychologue.
APEI-Actualités. Johanna Amselem