Première inauguration du stand Normandie au Salon international de l’Agriculture pour le président de la nouvelle région réunifiée, Hervé Morin. Un vrai bain de foule, département par département avec, ici et là, diverses anecdotes égrenées, le tout sur fond de crise agricole.
Sur le stand de l’Orne, Hervé Morin s’est empressé d’annoncer sa venue le 19 mars prochain à la Foire au boudin de Mortagne-au-Perche, le président de région y fera l’une de ses premières grandes sorties ornaises.
Accompagné de Daniel Génissel, président de la Chambre d’agriculture, Hervé Morin s’est arrêté à toutes les étapes dégustation mais sans abuser des bons produits normands, sa santé ne le lui permettant pas actuellement.
“La Normandie conquérante dans un contexte de crise”
Daniel Genissel a vu dans ce 53ème Salon de l’agriculture, celui de :
La Normandie unifiée et conquérante dans un contexte de situation agricole extrêmement difficile”. A ses yeux, aujourd’hui, “on attend que chacun prenne ses responsabilités, que notre agriculture fasse plus que survivre pour une sortie de crise la plus rapide possible”.
Si la Normandie au Salon avait toujours joué la carte de l’unité en ne présentant qu’un seul grand stand, cette année revêt une nouvelle dimension : “Je veux saluer l’ensemble des producteurs, les chefs, la cohérence entre les départements et la région et toutes ces spécificités locales qui sont autant de potentiels à valoriser à l’échelon certes régional mais aussi national et international”.
La vitrine où l’on met les meilleurs morceaux
L’un des grands porteurs du Stand normand sur le Salon est, avec le réseau des chambres d’agriculture, l’IRQA Normandie. Son président, Sébastien Windsor, a tenu à revenir sur ces débats qui font rage dans les campagnes françaises:
Alors ce Salon, c’est notre vitrine où l’on met les meilleurs morceaux ! Nous devons sensibiliser le grand public, lui donner envie de nous soutenir, de séjourner dans notre Normandie afin que demain, ils deviennent de vrais acteurs de cette Normandie conquérante”.
Demain, la marque Normandie jouera le rôle d’étendard international et Gourmandie, portée par l’IRQA pourra en être le catalyseur avec ses 17000 emplois générés : “La Normandie est une grande région agricole, mais elle est une grande région car elle est agricole” a relevé Sébastien Windsor.
Malgré la crise agricole le Salon reste une fête
A l’issue de ses rencontres avec les ambassadeurs des cinq départements normands, Hervé Morin est revenu sur “la période difficile que traverse le monde agricole. Ce matin, un producteur évoquait neuf exploitants qui avaient cessé leur activité… Mais dans le même temps, ce Salon doit être une fête, celle de la créativité, de l’innovation, des savoir-faire, de l’intelligence.”
La Région s’est lancée dans dix grands chantiers, “la nouvelle politique régionale agricole doit nous permettre de reconquérir le monde”.
Et ses ambitions pour le Salon ne sont pas modestes : “Nous devons devenir le plus grand stand des régions de France avec 100, 200 exposants et afficher nos objectifs. Plantons le drapeau de la Normandie, nous serons les premiers !”
► Clochette : la Normande qui cartonne
Thomas Dumesnil va quitter le Salon de l’Agriculture mercredi. Cet éleveur ornais de Rouellé près de Domfront va retoucher terre car, il l’avoue, il n’en revient pas de ce qui lui arrive avec Clochette et de la médiatisation qui a suivi. « Doyenne du concours en race normande, première dans la catégorie des vaches adultes en cours de quatrième lactation, prix spécial du public, prix d’honneur, prix de la meilleure mamelle adulte et type de grande laitière… c’est tout simplement du jamais-vu pour la race normande mais très certainement pour toutes les catégories ».
En fait Clochette est tout simplement devenue la meilleure laitière de France à l’issue de ce Salon. Une vache hors-normes qui vêlera pour la septième fois en août.
Ça n’est pas compliquée : cette belle Normande est digne d’un coucou suisse. Tous les ans un veau et à chaque fois une production laitière crevant les plafonds : 9500 litres alors que ses congénères atteignent, pour les meilleures, les 7000 environ.
La vache moderne
Et Clochette est bien plus que ça encore : c’est un pur produit de la génétique, des croisements et des suivis d’élevages. « C’est réellement un travail de longue haleine à tous points de vue » relève Thomas Dumesnil. Ce qui en fait la top modèle des bovidés, mais qui n’a pas pris la grosse tête depuis ses récompenses : « elle suit le troupeau comme les autres, ça n’est pas une star ! »
Pourtant elle est largement en avance sur son temps : elle est parfaitement adaptée aux systèmes d’exploitation modernes même si elle affiche ses huit printemps, ses proportions ont de quoi faire pâlir d’envie les plus belles représentantes de la race normande : un placement des trayons exemplaires et un port jarret-plancher inégalé ! Une vache « meuh.0 », quoi.
La Clochette, elle va faire des ravages dans le Bocage !