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La rixe au lac du Mêle avait tourné au drame : un Ornais jugé devant les Assises

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Un Ornais de 43 ans est jugé devant la Cour d'Assises pour des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Les faits ont eu lieu le dimanche 29 mai 2011 au lac du Mêle sur Sarthe
Un Ornais de 43 ans est jugé devant la Cour d'Assises pour des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Les faits ont eu lieu le dimanche 29 mai 2011 au lac du Mêle sur Sarthe

L’accusé comparait libre lors de ce procès d’Assises. Placé sous contrôle judiciaire depuis les faits, il doit répondre de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Le 29 mai 2011, un différend a éclaté entre l’ex-compagne de l’accusé et la victime venue avec son épouse, sa fille, son gendre et ses deux petits-enfants, promener ses chiens au lac du Mêle-sur-Sarthe.

Pompier depuis 35 ans

« C’était le dimanche de la fête des mères. Il faisait très beau. On avait fait un petit barbecue en famille et vers 16 h, mon mari a voulu promener ses chiens au lac du Mêle », a confié, en pleurs, l’épouse de la victime. « On a fait un tour du lac. Puis on a fait du pédalo avec mon mari, mon gendre et mes petits-enfants. Ma fille gardait les chiens. Puis j’ai emmené mes petits enfants à la balançoire », détaille l’épouse du couvreur retraité depuis 2008 et pompier « depuis 35 ans ».

Le président de la Cour d’Assises relève qu’une partie du lac est accessible à tous et une autre interdite aux chiens. « Oui mais nous étions allés demander au kiosque si on pouvait circuler avec nos chiens. La dame nous avait répondu qu’il n’y avait pas beaucoup d’affluence et que ça ne posait pas de problème ».

Quelque temps plus tard, c’est pourtant la présence des chiens qui fait intervenir l’ex-compagne de l’accusé. « Elle est venue nous dire qu’il fallait qu’on parte parce que c’était interdit aux chiens. Que sa collègue nous avait autorisés à être là mais qu’elle n’était pas d’accord », poursuit la fille de la victime à la Cour d’Assises de l’Orne. « On est parti mais une jeune fille est venu provoquer mon père et parler de clébards. Je l’ai prise par l’épaule et lui ai rappelé qu’elle devait le respect à mon père. Et c’est parti ».

“Tout cela est allé très vite”

Le ton et les insultes sont montés entre les deux familles. « Je n’ai pas vu le coup, j’étais aux prises avec la jeune fille », reconnaît la fille du défunt. Sa femme n’a, elle, « plus de souvenir sur l’endroit où a été porté le coup ». Elle est revenue « à pas hâté » de la balançoire et a fait face à son mari, encadré par l’ex-compagne de l’accusé « qui lui tenait l’épaule » et l’accusé. « J’ai vu le poing droit partir mais je ne sais pas où il a frappé. Tout cela est allé très vite. Mon mari a trébuché avant de tomber, doucement, sur la poubelle en plastique. Son visage s’est cyanosé de suite », relate la femme, effondrée.

Celui qui était encore pompier au sein de la caserne du Mêle a immédiatement reçu les premiers soins de sa chef de centre et d’un collègue pompier, présents au lac ce même dimanche. L’accusé, également pompier dans un autre centre de secours ornais, aurait également apporté son aide.

Le retraité a ensuite été conduit à l’hôpital d’Alençon où il est décédé dans la nuit « d’une hémorragie cérébrale ».

“Un bon vivant à la joie de vivre”

« Il ne méritait pas de partir comme cela. Ça fait quatre ans et sept mois et je n’accepte pas », a confié sa femme, ce matin, à la Cour d’Assises. « Il n’est pas mort de maladie. Il devait profiter de sa retraite. Ma vie est gâchée mais c’est toute une famille gâchée. Mes petits-enfants sont traumatisés. Ils ont vu leur papy à terre ».

La frêle femme décrit son mari comme « un bon vivant qui avait la joie de vivre », « une force de la nature d’1, 72 m pour 112 kg ». Couvreur à la tête d’une société, il avait cédé son entreprise en 2008. « Il avait des problèmes de dos et de genoux, il était usé par le travail et il voulait profiter de sa retraite ».

“Sujet instable et immature”

Il ne connaissait pas l’accusé. Âgé de 43 ans, cet Ornais a connu une enfance difficile. Élevé par ses grands-aprents jusqu’à l’âge de 10 ans, il a rejoint le domicile familial pour aider ses parents aux travaux agricoles. Il dit avoir été victime de violences de sa mère pendant son enfance.

Diplômé d’un CAP de mécanique agricole, il a multiplié les emplois et les employeurs. Successivement mécanicien agricole, éleveur, chauffeur, ambulancier, il est actuellement chauffeur livreur. Il explique son instabilité professionnelle en raison d’infidélités avec ses compagnes.

« Vous changez d’employeur quand vous rencontrez une nouvelle compagne », note le président. Il est décrit comme « impulsif et menteur » par certaines de ses connaissances dont ses parents. « Ce peut être du mensonge utilitaire car il n’est pas mythomane et ne présente pas une personnalité psychopathique », a relevé l’expert psychiatre. « C’est un sujet instable et probablement immature avec une histoire personnelle complexe mais il ne présente pas de véhémence ni d’intolérance à la frustration. Il renvoie la faute sur son ex-conjointe mais ne nie pas le coup ».

L’après-midi est consacré aux témoignages des proches et témoins de la rixe.

Le verdict est attendu demain dans la soirée.

L’accusé encourt jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.


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