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[Evénement] Musilumières de la cathédrale : un show “3D” unique en France

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De g. à dte. Christian Lecoq (pdt), Marc-Antoine Orellana et son épouse (créatifs - plasticiens), Anne-Sophie Boisgallais (scénariste) et Francis Bouquerel (réalisateur); les bâtisseurs des Musilumières au sein de l'association Art et Cathédrale
De g. à dte. Christian Lecoq (pdt), Marc-Antoine Orellana et son épouse (créatifs - plasticiens), Anne-Sophie Boisgallais (scénariste) et Francis Bouquerel (réalisateur); les bâtisseurs des Musilumières au sein de l'association Art et Cathédrale

Lorsqu’ils se réunissent pour plancher sur les dernières touches du prochain spectacle des Musilumières (de juillet à septembre 2016), les membres de l’association Art et Cathédrale de Sées retrouvent très vite des réflexes acquis depuis bientôt quarante ans. Un show unique en son genre qui propose une expérience immersive « en 3D » au cœur de l’édifice gothique et a séduit des milliers de spectateurs.

En guise de chef d’orchestre, Francis Bouquerel trace une ligne directrice, « je coupe quand il faut couper et plus on coupe, plus on avance. Il faut faire des choix pour un spectacle de 45 minutes, mais ils ont bon caractère ! »

Un hommage à toutes les formes de création

Si, au fil des années et des représentations le show a considérablement évolué en même temps que les techniques, l’esprit, en revanche, est resté identique : faire découvrir l’expression de ce bâtiment du XIIIème siècle, rendre hommage à la beauté, à toutes les formes de création. « Plus on connaît cet édifice plus on comprend ce que les créateurs ont voulu dire » estime Francis Bouquerel qui a passé des centaines d’heures dans cette cathédrale ne serait-ce que pour capter l’instant magique offert par un astre solaire lors d’un solstice.

Une sacrée énergie pour accomplir un tel exploit

Il a fallu une motivation extraordinaire pour créer un tel monument » s’enthousiasme le créatif de l’association, le plasticien Marc-Antoine Orellana. « Il a mobilisé une telle quantité de gens venus parfois de très loin, il fallait déjà une sacrée énergie politique, économique, philosophique pour accomplir un tel exploit. Là, on remet le pouvoir au cœur de la cité ».

L’édifice même témoigne d’une époque que l’on a trop longtemps cataloguée dans l’obscurantisme alors que tout démontre le contraire : une incroyable connaissance des phénomènes astrologiques, une maîtrise technique inégalable et l’universalité du message.

« Les héritages celtiques, vikings, grecs sont là, jusqu’au langage des astres hérité des Egyptiens avec ce culte de l’astre solaire » confie Francis Bouquerel qui est parvenu à capturer l’instant furtif et hautement symbolique de l’union des deux rosaces lors du solstice d’été [A retrouver dans son ouvrage Le soleil et la cathédrale].

De la carrière à l'élévation des voûtes, le numérique offre des possibilités inouïes désormais pour proposer une vertigineuse sensation à l'intérieur de l'édifice
De la carrière à l'élévation des voûtes, le numérique offre des possibilités inouïes désormais pour proposer une vertigineuse sensation à l'intérieur de l'édifice © Francis Bouquerel

Des scénariis millimétrés

Les scénariis sont l’apanage d’Anne-Sophie Boisgallais. Elle avait quinze ans en 1978, élève de Francis Bouquerel qui enseignait le « langage total » elle a été familiarisée à toutes les formes d’expressions ce qu’elle traduit aujourd’hui dans Les Musilumières. « A l’image projetée s’ajoute la lumière, c’est un tour de force à chaque fois de suggérer quelque chose. Pour revenir aux origines du gothique, aux premiers instants de la cathédrale, on en change totalement l’aspect et il faut tenir 45 minutes sans se répéter. »

“La cathédrale cité-lumière” : L’histoire d’un maître imagier

Ses histoires ont permis aux spectateurs de découvrir les bâtisseurs, la nuit du solstice, l’An mil, les vitraux, le vaisseau cathédrale. Après “la Cathédrale du soleil” de 2013 à 2015, place cette année à l’iconographie du XIIIème siècle. Si on n’en connaît pas le maître d’œuvre on en connaît en effet les inspirations. Le spectacle “La cathédrale cité-lumière” invite le spectateur à remonter en 1209 avec l’histoire d’un sculpteur, maître imagier, en charge du portail Ouest. Un sculpteur qui suivait les commandes mais ne s’interdisait pas des libertés ! Et en matière de libertés les coulisses de la cathédrale en regorgent…


■ Pratique :
A découvrir à partir du 2 juillet prochain, tous les vendredis et samedis de juillet, août et septembre jusqu’aux Journées du patrimoine ainsi que deux mercredis en août.

► De la Sainte-Chapelle à Sées

Une chercheuse allemande a, dans sa thèse, retrouvé que les fondations de la cathédrale sont particulièrement faibles et que des techniques particulières, similaires à celles de la Sainte-Chapelle ont été utilisées pour faire tenir l’édifice. La première pierre a été posée en 1210 et la dédicace a eu lieu cent ans plus tard. « Viollet-le-Duc parlait de Sées comme l’un des plus beaux chœurs du XIIIème siècle ».

Un chœur épuré, bien plus simple que des joyaux comme Chartres ou Reims, mais non moins impressionnant. La cathédrale, en cette période de reconquête du pouvoir par Philippe Auguste, joue un vrai rôle politique.

► C’est l’histoire d’un spectacle

L'élan des flèches, la vie des pierres sculptées, des milliers de détails sont explorés
L'élan des flèches, la vie des pierres sculptées, des milliers de détails sont explorés © Francis Bouquerel

Les Musilumières ont vu le jour il y a trente-neuf ans. Il n’existait rien alors, la cathédrale était même passablement ignorée dans les ouvrages. Et puis un Anglais s’est intéressé aux rosaces dont celles de Sées.

Francis Bouquerel, à l’occasion d’un camp Josquin des Prés, imagine avec des amis alors un parcours nocturne. Ils projettent des images sur la pierre « mais, en bougeant le projecteur on s’est rendu compte du bel effet que cela rendait dans la nef ». Ils se rapprochent du créateur de la Schola de l’Orne et montent alors un petit son et lumières avec des diapos, « c’était la même année que le Puy du fou ! »

« Le texte ne doit offrir aucune aspérité »

La perfection des lignes et des proportions se détaille davantage en isolant telle ou telle partie © Francis Bouquerel
La perfection des lignes et des proportions se détaille davantage en isolant telle ou telle partie © Francis Bouquerel

A cette époque les projections n’étaient pas encore dans l’air du temps. Désormais on en voit un peu partout mais tous sont sortis de l’édifice pour illuminer les façades tandis que les Musilumières ont fait le choix de rester à l’intérieur, « en 3D » donc, ce qui est un réel tour de force.

Après dix-huit spectacles différents, l’association a toujours à cœur de remettre son ouvrage sur le travail tous les deux ans. Terminés les quatorze carroussels de diapos, place désormais au numérique, une technique qui s’avère particulièrement pointue et offre des possibilités sans précédent. Tout est possible, comme faire croire que l’on est en plein jour !

« La grande particularité de cette association c’est la symbiose qui y règne » relève Marc-Antoine Orellana. « C’est ce qui lui donne toute son âme. Tout le monde travaille vraiment ensemble, impossible d’écrire seul dans son coin, le texte ne doit offrir aucune aspérité, tout doit être parfaitement fluide, le message clair ».


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