
Pendant cinq mois, un homme de 33 ans a multiplié les vols dans l’agglomération de Caen, ciblant les camionnettes des artisans pendant l’heure du déjeuner afin de payer sa drogue. (©Illustration Grégory Maucorps/Liberté le bonhomme libre)
D’avril à août 2018, Steven, 33 ans, a multiplié les vols par effraction dans les communes de Caen, Hérouville Saint-Clair, Mondeville et Ifs (Calvados).
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Se spécialisant dans le vol de matériel d’artisan, il a été jugé jeudi 27 décembre 2018 par le tribunal de grande instance de Caen, face à quinze victimes qui se sont constituées parties civiles.
Il force des portières de camionnettes durant l’heure du déjeuner
Repérant des camionnettes d’artisans sur des parkings, Steven profite de l’heure du déjeuner pour en forcer les portières avec un tournevis. Il y vole pêle-mêle : marteau-piqueur, laser, scie circulaire, perforateur, tronçonneuse à béton, meuleuse, taille-haie, câbles électriques, chargeur de batterie, caisse à outils… Et l’opportunité aidant, un ordinateur portable et une carte bancaire dont il se sert pour acheter des… gâteaux !
C’est finalement à Tourville-la-Rivière, en Seine-Maritime, département dans lequel il sévit également, qu’il est pris en flagrant délit.
Il sombre dans l’héroïne lors d’une grave dépression
Reconnaissant les faits, il explique avoir souffert d’une grave dépression après avoir appris que son enfant était atteint d’autisme.
J’ai perdu pied, j’ai arrêté de travailler, je me suis mis à l’héroïne. Je consommais jusqu’à sept grammes par jour à raison de trente euros le gramme, il fallait que je me procure de l’argent.
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Ce qui rend dubitatif le président du tribunal Erik Tamion, c’est la fixation du prévenu sur ce genre de matériel.
Ce n’était pas des vols de hasard, ça ne semble pas coller avec des larcins commis dans l’urgence par une personne en manque.
ll pense que l’homme simule une dépendance afin d’obtenir la clémence des magistrats. Une peine ferme est requise par le ministère public.
18 mois de prison et 21.000 euros de dommages et intérêts
Examens médicaux à l’appui, l’avocat de la défense tente de prouver que son client était bien dépendant d’une drogue dure à l’époque des faits et qu’à ce jour, il s’en est sorti. Il s’insurge face à la peine requise :
Il n’est tout de même pas responsable de tous les vols de la région ! Ne lui faites pas endosser un costume trop large pour ses épaules.
Le trentenaire écope de 18 mois de prison dont 12 mois ferme. Les dommages et intérêts dépassent les 21 000 euros.