Cette ligne fut exploitée de 1914 à 1932. Elle passait par Saint-Germain-du-Corbéis, Hesloup, Moulins-le-Carbonnel, Gesnes-le-Gandelin et Assé-le-Boisne.
Pourquoi ce tramway ?
« À la fin du XIXe siècle, la France est quadrillée par les lignes traditionnelles mais les campagnes réclament un maillage plus fin. La Sarthe est alors en pointe dans l’utilisation du tramway, à voie étroite. En 1904, elle a deux projets : Mamers-Alençon (qui ne verra pas le jour) et Alençon-Le Mans ».
Pourtant, il existe déjà la ligne directe, toujours existante, ouverte en 1855…
« Cette ligne de tramway passait par Saint-Paul-le-Gaultier et Ségrie. Le Département de l’Orne s’est dit prêt à financer la construction sur son territoire mais a demandé un raccordement avec Fresnay-sur-Sarthe. Demande acceptée par le Département de la Sarthe ».
Quand se sont déroulés les travaux ?
« De 1911 à 1914 pour le tronçon Alençon-Fresnay, avec ouverture au trafic voyageurs le 16 juillet 1914 ».
Deux semaines avant le début de la guerre…
« Au départ, il y avait trois trains par jour et le trajet durait 1 h 48. Puis survient donc la guerre et le rythme passe à deux trains par jour, puis un seul. Le conflit a été fatal à cette ligne toujours déficitaire malgré un incontestable élan : le dimanche suivant l’inauguration, 970 personnes ont pris le tramway ».
La guerre explique-t-elle tout ?
« Le prix du charbon alimentant la locomotive à vapeur augmente, le coût d’exploitation également… ».
Et la ligne ferme ?
« Non : en juin 1921, la Compagnie des Tramways de la Sarthe (CTS), exploitante, suspend le trafic. La ligne rouvrira en 1925, avec une automotrice à essence. Mais il y a toujours déficit et la ligne ferme en 1932 ».
La guerre explique-t-elle tout ? (bis)
« La ligne a été construite du Mans à Ségrie, et d’Alençon à Fresnay via Assé-le-Boisne. Mais pas entre Assé et Ségrie, excepté le viaduc de Saint-Georges-le-Gaultier. Mais le trajet complet aurait-il suffi ? ».
Que se passe-t-il après 1932 ?
« Les rails sont enlevés en 1935, la ligne est classée l’année suivante, et les gares et l’emprise vendues. La Ville d’Alençon achète la gare du boulevard de la République ».
Que deviendra cette gare ?
« Elle abritera du personnel du service vicinal du Département puis accueillera un Centre de formation professionnelle, avant d’être démolie pour aménager là une piscine découverte, la piscine Marcel Hébert ».
Quel était l’itinéraire de cette ligne ?
« Elle partait de l’actuelle gare SNCF, longeait le bd de la République, il y avait une halte à Montsort (N.D.L.R. : carrefour République/Leclerc/Rhin et Danube), la ligne épousait la rue de la Suifferie, avec gare du côté de la Prairie, puis montait vers Hesloup (avec gare), Moulins-le-Carbonnel, Gesnes-le-Gandelain, Assé-le-Boisne et Fresnay. La ligne initiale passait par Saint-Paul et Saint-Georges-le-Gaultier ».
Que reste-t-il de cette ligne ?
« Dans l’Orne, essentiellement le “pont du tram” et un chemin pédestre à Saint-Germain-du-Corbéis, deux kilomètres de chemin d’Hesloup, le large accotement du côté du Logis à Hesloup… ».
JMF
Nota. Il y eut des demandes de passages par Condé (pour le transport du granit extrait) et Saint-Céneri (pour le tourisme naissant). Trop cher.
