Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 47515

Cathy, la femme maître verrier

$
0
0

Maître verrier : quelle est votre définition de ce métier ?

« C’est de l’artisanat d’art. Le maître verrier doit mettre en lumière, pas se mettre en lumière ».

Ce qui vous plaît dans ce métier ?

« Le travail magnifié par la lumière. C’est également un métier solitaire mais en travaillant avec une équipe, sur l’aspect spirituel quand on intervient dans une église, ou intime chez des particuliers. Dans les deux cas, on est « au service de ».

Vos clients ?

« Des collectivités locales et de particuliers. À l’avenir, j’aimerais interpréter en vitrail les dessins d’enfants, leur valeur artistique et émotionnelle ».

Ce qui est difficile ?

« C’est un métier qui a plus de mille ans et, à l’époque, le temps ce n’était pas de l’argent.

Or, le vitrail, c’est énormément de manipulation : achat et coupe du verre, peinture, cuisson, montage au plomb, soudure à l’étain, masticage, pose. Ce qui était le BD du pauvre est devenu un luxe ».

Des chantiers locaux ?

« À Saint-Céneri-le-Gérei, la chapelle du Pré avec la création de vitraux dans ce qui fut une grange à foin, mais aussi la restauration des baies du chœur de l’église. Sur l’église de Saint-Rigomer-des-Bois, la création de deux vitraux évoquant l’œuvre de Gaston Floquet. À Saint-Maurice-sur-Huisne où je viens de restaurer un vitrail classé, datant de 1584 ».

Mais encore ?

« J’ai fabriqué un vitrail pour le lycée Alain, parti en Chine. Un vitrail évoquant le point d’Alençon, pour la Ville, parti à Quakenbrück. J’ai travaillé à la chapelle des Ducs à Essay, etc. ».

Vos références ?

« Louis Barillet, Paul Bony et le Coréen Kim en Joong ».

Le vitrail est un langage ?

« C’est l’interface entre le monde réel et le monde spirituel. Ça rend tangible la lumière ».

Des vitraux particulièrement admirés ?

« Ceux de la Sainte-Chapelle à Paris. Petite fille, j’ai été éblouie. Ce fut le déclic ».

Sur quel monument aimeriez-vous travailler ?

« L’église Saint-Roch à Courteille ».

Le travail court les rues ?

« Il existe encore une attention portée au patrimoine. Et le bouche à oreille fonctionne ».

Le plus dur : créer ou restaurer ?

« L’alternance est enrichissante. Se demander comment autrefois ils pensaient les choses… nourrit notre propre création ».

Une couleur préférée ?

« C’est l’association des couleurs qui compte ».

Vous enseignez le yoga : quel est le point commun avec le vitrail ?

« La recherche de la transparence, de la lumière. C’est structurant, on s’affranchit des vieilles douleurs. Il y a un côté spirituel. Et le yoga existe également depuis longtemps ».

JMF

Nota. C.VanHollebeke, 54 ans, est fille d’un père belge et d’une mère allemande.

Diplômée de l’école Estienne en 1980, elle a mis ses compétences de graphiste-maquettiste au service du vitrail en suivant une formation durant deux ans. Son chef d’oeuvre final fut une cistercienne composée de 240 pièces.
Elle est Alençonnaise depuis 1994.
Cathy Van Hollebeke travaille actuellement sur la restauration d’un vitrail de l’église de Pré-en-Pail
Cathy Van Hollebeke travaille actuellement sur la restauration d’un vitrail de l’église de Pré-en-Pail

Viewing all articles
Browse latest Browse all 47515

Trending Articles