Ils attendent ce jour avec impatience : des élèves de CM1 et CM2 de La Roche-Mabile lâcheront ce mercredi 28 juin entre 200 et 300 mulettes perlières dans la rivière du Sarthon. Moules d’eau douce menacées de disparition, ces mulettes font l’objet depuis 2010 d’un programme européen de sauvegarde (LIFE +).
Un témoignage historique
Le Parc naturel régional Normandie-Maine participe à la mise en œuvre de ce programme sur son territoire (en collaboration avec le CPIE des Collines normandes), comme l’explique Benjamin Beaufils, chargé de mission Natura 2000 :
« Ce programme concerne six rivières sur le Massif Armoricain. Trois en Bretagne et trois en Normandie dont le Sarthon. Cette moule est un témoignage historique de beaucoup de choses, comme tout simplement de la création de l’océan Atlantique ! Elle est présente dans les sédiments depuis plus de 65 millions d’années… »
Se fixer à un poisson
Ces petites mulettes qui vont être lâchées ont été prélevées à l’état de larves, dans le Sarthon, voilà trois ans. Elles ont grandi au sein d’une pisciculture de la fédération de pêche de Bretagne. Aujourd’hui grandes comme un grain de café, elles devraient à l’âge adulte mesurer environ 10 cm.
Le technicien poursuit :
« Le cycle de vie d’une moule perlière est compliqué. La reproduction a lieu à la fin de l’été. Au bout d’un mois, des petites larves sont libérées puis elles doivent se fixer aux branchies d’un saumon ou d’une truite. Au bout de neuf mois vont apparaître de petites moules perlières, pas plus grosses qu’un grain de sable, qui vont aller s’enfouir dans le lit de la rivière… Il y a beaucoup de pertes durant ce temps. La qualité et le niveau de l’eau, la présence de poissons, l’entretien des berges sont autant d’éléments qui entrent en compte. La préservation des zones humides est aussi un enjeu ».
En 2011, sur un linéaire de 7 km, 269 individus ont été recensés dans le Sarthon.
« Un bien commun »
Pour rappel, cette mulette ne se consomme pas. Sa manipulation est interdite « et une seule moule sur mille peut fournir une perle »….
Cette rencontre avec des écoliers n’est pas la première, « nous souhaitons fédérer les acteurs locaux autour de cette espèce protégée, qui est un bien commun. Les écoliers sont de petits ambassadeurs de la mulette perlière… »