Ils sont arrivés en 2013, lui au fournil, elle en boutique. Philippe et Nathalie Bailly tiennent la boulangerie-pâtisserie « Le petit pétrin » située place Jean Gicquel des Touches à Valframbert.
Pas de salaire
Mais avec la fermeture de l’épicerie en 2014 puis du bar-restaurant il y a quelques semaines, l’ambiance n’est pas au beau fixe. « Notre clientèle a baissé, c’est flagrant, résume Philippe Bailly. On se serre la ceinture sur tout et on ne se verse même pas de salaire, à peine 300 euros pour nous deux. Je ne sais pas si on pourra tenir longtemps comme ça. Et surtout si on en aura envie… »
Pourtant, son métier d’artisan-boulanger, il l’aime. Il suffit de l’écouter parler de sa façon de pétrir le pain, de le voir toucher ses instruments…
Un lit dans le bureau
Mais la passion ne suffit plus.
« Il y a un ras-le-bol de plus en plus fort. Et nous ne sommes pas les seuls : j’ai beaucoup de collègues qui disent de ne plus tenir, qui comme nous ne se verse pas de salaire. Ou si peu. Un artisan devrait pouvoir vivre de son métier. Les boulangeries ferment les unes après les autres. Nous, ici, on espère vraiment rester ouvert. Mais pour faire des économies, on a lâché notre appartement du dessus et on a installé un lit dans notre bureau… »
Des clients fidèles lui redonnent chaque jour le sourire mais jeter en fin de journée le pain non vendu et les gâteaux non savourés lui fait mal au cœur.
« Aujourd’hui, la boulangerie ne rapporte plus, notamment avec les charges qui augmentent et la concurrence des enseignes franchisées ».
Pas de soutien local
S’il parle aujourd’hui, c’est en son nom mais aussi pour ses collègues et amis qui connaissent les mêmes difficultés. Car il pense également qu’il vaut mieux dire les choses avant qu’elles n’arrivent. « Nous avons connu des difficultés dès le début de notre installation. Mais on s’est privé pour assumer les factures ». Il évoque la vie communale :
« il y a beaucoup d’associations à Valframbert qui organisent des fêtes mais aucune, ou très rarement, ne nous fait travailler. Pas même une demande de devis… C’est dommage, je trouve, de ne pas donner la priorité au commerce local. C’est être solidaire et au final tout le monde s’y retrouve ».
Dernièrement, il a fait estimer son matériel. « On pense partir, oui, mais j’espère toujours qu’on y arrivera. Je veux y croire ».