Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 47515

La robotique au service des seniors

$
0
0

Frédéric Serrière a présenté Paro, un robot imitant un bébé phoque blanc capable de bouger les pattes, la tête et émettre un petit bruit. En le caressant, la personne âgée retrouverait calme et apaisement. -
Frédéric Serrière a présenté Paro, un robot imitant un bébé phoque blanc capable de bouger les pattes, la tête et émettre un petit bruit. En le caressant, la personne âgée retrouverait calme et apaisement. -

« Les jeunes seniors, 55-70 ans, ont aujourd’hui le souhait de continuer ce qu’ils ont toujours fait ou faire ce qu’ils ont toujours rêvé de faire. Avant c’était d’être simplement en bonne santé. Maintenant ils veulent être actifs. 60 % d’entre eux imaginent utiliser un robot dans les années à venir ». Frédéric Serrière, conseiller en stratégie pour les directions générales sur les questions du vieillissement démographique et investisseur (Silver Eco), fait référence à cette génération née après guerre « qui depuis dix ans consomme plus internet que les jeunes ». Une génération charnière, la première à être en cohérence avec la robotique.

Interagir avec son environnement

Il était l’invité de l’IRSAP* jeudi 30 mars pour une conférence intitulée « Robots et seniors, vraiment ? ». Dans la salle, beaucoup d’étudiants mais aussi des professionnels en lien avec des établissements de santé accueillant des personnes âgées. La robotique, l’intelligence artificielle au service des humains… Un rêve hier mais une réalité aujourd’hui et surtout un enjeu pour demain.

Le conférencier explique :

« Un robot est une machine avec un capteur, pouvant interagir avec son environnement. Il existe une multitude de robots, avec des fonctions très diverses. Des robots de confort, de convivialité, de maintien à domicile. On pense par exemple à cette caméra qui se déplace, gérée à distance par un téléphone et qui permet de surveiller sa maison. Ou encore ce déambulateur équipé d’un GPS. Les robots de présence font leur apparition, ils peuvent tenir compagnie à une personne. Il y a aussi les robots qui viennent soulager le personnel des maisons de retraite, une aide à la mobilité. Et ceux de loisirs, avec des jeux pour activer la mémoire par exemple… »

D’un pays à un autre les réactions sont différentes. Au japon, par exemple, « les robots humanoïdes sont très bien acceptés alors qu’en Europe ils font peur. On préfère un robot plus petit, que l’on peut dominer ».

Coût, sécurité, éthique

Pour Frédéric Serrière, cette robotique (et la robotisation qui en découle) n’en est qu’à ses débuts. En soulevant trois gros points : le coût, la sécurité, l’éthique.

Le coût. C’est le nerf de la guerre. « Cela coûte très cher, il faut des investisseurs mais il y en aura. On réfléchit de plus en plus à des robots qui multiplient les activités afin d’éviter de devoir en acheter plusieurs. Il faut donc fixer des priorités. Selon moi, il faut viser un robot adapté à tous les publics mais évolutifs pour les seniors. Une fois aussi que l’on aura démontré que ces robots réduiront les coûts dans les institutions, en évitant trop d’absentéisme par exemple avec un personnel épuisé, ils se développeront rapidement ».

Pour l’heure, le robot vient en appui. Pourra-t-il remplacer l’homme ?

« C’est une vraie question et sur certaines tâches certainement ».

La sécurité ? « Il faut être certain que ces robots ne représentent aucun danger pour la personne qui interactive avec. C’est une évidence mais cela nécessite donc beaucoup d’essais ».

L’éthique ? Ce dernier point fait sourire l’investisseur.

« C’est la grosse question. J’ai été bluffé de découvrir que la plupart des banques en France utilisent un robot pour répondre au téléphone, imitant la voix humaine. L’intelligence artificielle va rattraper l’humain, rapidement. J’ai été très surpris de cette avancée. On commence à mettre de l’intelligence artificielle dans les robots de service, qui sont capables d’apprendre et construire ses propres phrases ».

Quant à ressentir des émotions, le robot pourrait-il en être capable ? « Pas encore En tout cas ce serait une émotion artificielle ».

Il faut aussi faire attention de ne pas devenir dépendant de ces robots, « si le senior est entouré de robots d’assistance, on peut créer plus de dépendance qu’autre chose. C’est pourquoi, on incite les personnes âgées à aider le robot par diverses actions ».

Une maison domotique
Au sein de l’IRSAP existe la maison domotique d’application pédagogique. Un espace d’habitation avec des pièces de vie équipées des technologies permettant le confort, la sécurité et le maintien à domicile, et un pôle d’accueil qui comprend un amphithéâtre, équipé d’une plateforme de pilotage à distance, pouvant accueillir jusqu’à 70 personnes.

*IRSAP : Institut Régional des Services à la Personne (groupe ISF)


Viewing all articles
Browse latest Browse all 47515

Trending Articles