« L’Orne est un merveilleux désert. On peut rouler pleins phares en pleine nuit ».
Jean Rougé, le Parisien du Bourget, cherchait à fuir la ville sans aller trop loin. Un peu ours ? « Non : je cultive le bonheur de vivre ».
Et de peindre. Sa passion vécue « avec discipline ». Pourquoi cet art ? « Ce qui m’intéresse, c’est le mouvement, la fluidité, la couleur ».
Il avait 12 ans
Le déclic ? « Une visite, à l’âge de 12 ans, au vieux musée d’art moderne à Paris. J’ai découvert Braque, Chagall, Matisse… Émotion, révélation. J’ai été bouleversé ». L’énergie de Goya et les gravures de Dürer, « capable de raconter la totalité du vivant sur un petit format », l’ont également séduit.
Là, le verbe pétillant et le cœur palpitant, Jean Rougé embraye sur la tapisserie de la dame à la Licorne et « le Printemps » de Botticelli.
Rembrandt le grand
Mais quelle œuvre aimerait-il voir accrochée sur un mur de sa thébaïde sise entre Gacé et L’Aigle, là où cet ancien coureur à pied pratique quotidiennement la marche, médicament qui lui fait paraître quinze ans de moins que ses 78 printemps ? La réponse fuse : « La Ronde de nuit ». Mais aussi « La fiancée juive », également de Rembrandt.
Deux chefs-d’œuvre dont il parle avec force.
Sa couleur préférée ? « Les couleurs sont intéressantes par leur juxtaposition. Elles s’aiment les unes les autres », confie celui qui va exposer au château des Requêtes à Valframbert. Des œuvres qui font la part belle à l’eau, l’oiseau, la femme, l’accompagnement. Et plus généralement à la Nature dont il est « partie prenante ».
JMF
Exposition au château des Requêtes à Valframbert. Du 12 mars au 9 avril 2017, les vendredis, samedis et dimanches de 14 h à 18 h.