À l’AJ61, on le reconnaît aisément : retrouver la première division française un an après l’avoir quittée était « un vrai pari. »
L’exploit de l’équipe senior est d’autant plus beau qu’elle l’a réalisé sans son champion de France Joseph Terhec, parti dans un club de la région parisienne l’été dernier. Frédéric Remars, l’entraîneur, le rappelle :
Joseph Terhec était la locomotive de l’équipe.
Timothé Gouin, le symbole

« Réussir à prendre le wagon pour la première division sans lui est donc une grosse satisfaction. »
Cela prouve qu’après le départ de Joseph, tout ne s’effondre pas, qu’il y a une belle relève derrière.
Parmi les jeunes pousses : le junior Timothé Gouin (+90 kg), champion de France cadet l’an dernier et qui participait à sa première compétition avec l’équipe des seniors.
Comme un symbole, c’est lui qui a ramené le point décisif à l’AJ61, tête de série numéro 1 avec Rouen, face à l’Alliance Manche judo. Il a ainsi permis à l’équipe de se qualifier pour la finale décrochant du même coup sa promotion en première division. L’équipe avait pourtant « le feu aux fesses » après avoir perdu le premier combat en -73 kg.
Trois Normands à Marseille
La victoire est donc avant tout « une réussite stratégique », associée aux nouveaux talents du club, dont l’âge n’excède pas les 25 ans.

« Avec l’unification de la Normandie, les deux clubs qui atteignaient la finale normande se qualifiaient pour le championnat de France », précise Frédéric Remars. Sans ces nouveaux quotas, appris seulement deux jours avant la compétition, le club aurait été dans l’obligation de remporter la finale face à Pavilly.
On se disait de toute façon qu’il fallait aller au bout pour retrouver la première division.
Mais cela n’aurait rien changé à l’histoire puisque les Alençonnais s’y sont également imposés. Il y aura donc trois clubs normands présents au championnat de France : l’AJ61, Pavilly et Eure judo, qui s’était maintenu l’année dernière.
Le maintien dès le mois de mars
Les Ornais ont désormais rendez-vous à Marseille, le dimanche 12 mars pour le championnat de France. C’est là que le club saura s’il se maintient ou non au sein de l’élite du judo français. L’entraîneur alençonnais sait déjà quel défi devra relever son équipe pour y parvenir :
Il faudra atteindre les 16es de finale pour se maintenir.
La tâche s’annonce difficile face à une quarantaine d’équipes, la fine fleure du judo hexagonal.
Le club a bien l’intention de réussir ce pari encore un peu plus fou. Il n’était pas parvenu à le faire l’année dernière, battu aux portes des 16es de finale par Sartrouville malgré la présence de Joseph Terhec. Si l’AJ61 y parvient cette année, elle pourra définitivement tourner la page de son champion parti vers un nouvel horizon, et imaginer le sien avec ses nouveaux matelots.