Avec 13 800 € par an, Paulette Barré ne paie pas d’impôt sur le revenu.
Mais cette locataire (d’un bailleur social) constate que tous les retraités ne vivent pas sur l’or, surtout ceux ayant récemment quitté le monde des « actifs ».
Locataire rue de Bretagne à Alençon, elle ouvre volontiers ses comptes : « je n’ai rien à cacher ».
Elle acquitte un loyer mensuel de 346 €, paie 1 200 € de chauffage pour l’année (« en veillant de près à la température »), et elle a calculé que ses charges se montent à 620 € par mois. À comparer à son revenu : 1 150 €.
Elle paie aussi l’assurance : 267 €.
Et puis il y a la taxe d’habitation. Heureusement qu’elle bénéficie d’un dégrèvement en raison de son revenu.
Cette taxe s’élève normalement à 598 € (« c’est cher pour un appartement, par rapport à une maison »), ramenés à 221 € grâce au plafonnement.
Cher aussi « pour un appartement en bordure de la rue de Bretagne ». Là où le trafic a explosé : la zone des Portes de Bretagne génère du trafic. Il y a notamment les sirènes un peu stressantes, entre la ville et le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe. Demain, il y aura le cinéma (« dont le transfert va vider un peu plus le centre-ville »).
Et bien entendu, rares sont les automobilistes à respecter les 50 km/heure. Et rares sont ceux qui ne sont pas pressés. Paulette Barré distingue le bruit normal, lié au trafic, du bruit anormal lié à l’impatience (les coups de klaxon intempestifs), au manque de citoyenneté, etc. Elle cite également, pour mémoire, les cannettes et bouteilles déposées devant l’immeuble.
Son rêve ? « Qu’Alençon-Médavy ait lieu tous les dimanches ». Le jour de l’épreuve de course à pied, la rue de Bretagne est silencieuse, jusqu’au moment où la chaussée est martelée par les chaussures. Un spectacle visuel et sonore qu’elle apprécie de sa fenêtre.
Tout en regrettant que le logement ne soit pas davantage une priorité des pouvoirs publics.