Dans la vie, Thomas Duchateau est opticien, à Alençon. Mais c’est aussi un coureur. Et pas des moindres.
Ce licencié au club d’Alençon Triathlon a décidé de prendre le départ, ce jeudi 20 octobre, de l’une des courses les plus difficiles de France.
Tout le monde a déjà entendu une fois son nom, ou plutôt son surnom : la Diagonale des fous.
Paysages somptueux et périlleux
Cet ultra-trail, le Grand Raid de son vrai nom, de 167 km et ses 9 700 m de dénivelé positif sur l’île de la Réunion, est aussi réputé que redouté des sportifs. Mais en course à pied, tout ce qui est redouté est un nouveau challenge. Thomas Duchateau a décidé de le relever.
« Cela fait deux ans que l’idée me trotte dans la tête », explique celui qui s’est déjà confronté au Grand Raid des Pyrénées en 2013 qu’il a bouclé en 42 h 30.
« C’est du costaud, le principal sera d’aller au bout »
Le Grand Raid, dont la Diagonale des fous est la plus longue des trois courses proposées, traverse l’île en passant par les massifs les plus rudes de la Réunion, le Piton de la Fournaise et le Piton des Neiges ou encore le cirque de Mafate.
Chaque année, plus de 2 000 concurrents tentent de venir à bout de cette traversée dans des paysages aussi magnifiques que délicats à franchir.
Courir contre le cancer
Habitué des triathlons – il a notamment bouclé l’Iron Man à Saint-Malo au mois de juin – Thomas Duchateau court depuis ses 12 ans. Il sait donc que sur ce genre d’épreuve, « le principal objectif d’un coureur amateur est avant tout de passer la ligne d’arrivée ».
Si d’un point de vue personnel, il espère mettre « moins de 50 heures » (le temps limite est de 66h), c’est le nombre de kilomètres parcourus qui comptera vraiment.
« Mon patron, Jean-François Bracq, s’est engagé à valoriser chaque kilomètre parcouru à hauteur de 10 € du km ».
S’il termine l’épreuve, Thomas Duchateau pourrait donc récolter 1 670 € qui seront « intégralement reversés » au comité de l’Orne de la Ligue contre le cancer.
« Une motivation supplémentaire »
« L’idée m’est venue d’une discussion avec mon frère, lui aussi coureur et qui avait déjà pensé à mettre ce genre de procédé en place. Cela m’a mis la puce à l’oreille. »
Un court échange avec son patron, lui aussi passionné de sports, et l’affaire était pliée. « Il a tout de suite adhéré », sourit l’opticien.
Pour ce membre du Lions Club, dont il est également secrétaire, il ne restait plus qu’à trouver une association. Thomas Duchateau s’est rapproché du docteur François Chareton, vice-président du comité ornais de la Ligue contre le cancer et adhérent, comme lui, du Lions Club alençonnais.
Dans une épreuve qui demande beaucoup d’efforts, courir pour la bonne cause « est une motivation supplémentaire ».
Au cœur de l’Océan Indien, il y a fort à parier que dans les moments les plus durs, le coureur pensera au futur chèque que son enseigne offrira à l’association à son retour. Le Lions Club, de son côté, s’est engagé à verser 500 € en plus. Ce sont donc plus de 2 000 € qui seront offerts à la Ligue contre le cancer. Une somme que Thomas Duchateau sera allé chercher à la sueur de son front.