On dit souvent des jumeaux qu’ils ont un comportement fusionnel. Karim et Hakim El Hamdaoui ne dérogent pas à la règle. Du moins pas en termes de football.
Certes ils n’évoluent pas au même poste. Karim, milieu de terrain défensif ou défenseur central, se charge d’assurer les arrières de l’équipe. Hakim est un attaquant de pointe, un buteur. Mais les deux hommes se retrouvent cette année pour défendre les mêmes couleurs. Celles où ils ont fait leurs armes plus jeunes, à l’US Alençon.
Objectif montée
Ce rapprochement n’est pas un hasard. Il résulte de leur « volonté de rejouer ensemble ». C’est Karim qui a, le premier, pris la décision de revenir sur ses terres après un exil de 4 ans à Saint-Lô. Hakim, désireux de « se rapprocher de mon frère et de ma famille », a lui aussi quitté le club où il évoluait, celui de La Roche-sur-Yon, en Vendée. Tous deux sont donc passés de la CFA 2, le niveau auquel évoluaient leurs clubs respectifs, à l’échelon inférieur, le championnat de Division Honneur que l’USA a rejoint l’année de leur départ.
Cette année, ils reviennent avec de fortes ambitions dans leur valise.
« Notre objectif est clairement de faire remonter le club en CFA 2 dès cette saison. »
« Ce serait une petite revanche après être parti sur une descente », argumente Hakim. « Certes, nous étions jeunes lorsque l’USA a été reléguée en DH [à l'issue de la saison 2010/2011] mais on revient quand même avec ce sentiment de revanche car nous faisions partie de l’effectif de CFA 2. »
Des parcours entremêlés
Avant d’atteindre ce niveau ensemble, les deux frères ont démarré le football… ensemble, à Alençon, leur ville natale. Ils ont parfois changé de club, mais ont toujours fini par se retrouver.
Leur trajectoire est ainsi faite d’entremêlements. Ils ont démarré le football à 5 ans à l’ADJA, l’Association des Jeunes Alençonnais. Un an plus tard, ils s’inscrivent tous les deux à l’US Alençon. C’est là qu’ils recevront leur formation et vivront également quelques beaux moments comme jeunes footballeurs aux côtés des joueurs de l’équipe première, leurs idoles locales. Hakim se rappelle :
« Je me souviens qu’on donnait la main aux joueurs de l’équipe première à leur entrée sur le terrain. Il y avait déjà Christophe Juin ou Tony Hiaumet. Aujourd’hui, ils sont devenus nos coéquipiers. Au lieu de se donner la main on se ‘check’. »

À l’époque, l’un et l’autre ont évolué en tant que gardien de but. Hakim jusqu’en catégorie benjamins, Karim jusqu’en moins de 15 ans.
C’est aussi à cet âge-là que leur route se sépare pour la première fois. Karim rejoint le Stade Alençonnais en tant qu’attaquant. Hakim le rejoindra en moins de 18 ans, lui aussi en tant qu’attaquant, mais pour 6 mois seulement. Dès janvier 2009, il retourne à l’US Alençon « grâce au coup de pouce de mes amis restés au club », et termine la saison avec la CFA 2.
Le plein d’expérience
Son frère le rejoindra lors de la saison suivante pour évoluer avec les U19. Mais très vite, le coach de l’époque, Christophe Ferron, l’appelle lui aussi avec l’équipe première, et donc aux côtés d’Hakim.
« C’est Christophe Ferron qui m’a placé au poste de défenseur. J’ai joué arrière droit, défenseur central et désormais en numéro 6 devant la défense. »
Un profil polyvalent qui a attiré le regard du club d’Avranches. Après la relégation de l’USA, Hakim et Karim sont tous les deux partis pour le club manchois, en CFA. « C’était une belle année », se remémore-t-il. « On ne partait pas titulaire mais on s’est fait notre place ». À la clé, un beau parcours en Coupe de France qui les a emmenés en Guadeloupe. Avranches s’était hissé jusqu’en 32es de finale (défaite face à Luçon, 2-1).
Karim se voit proposer une place de titulaire dans un autre club, Saint-Lô (CFA). Il y passera « quatre bonnes années » durant lesquelles il a été rejoint par… Hakim. Mais pour lui, l’expérience sera plus courte. Après une saison rendue difficile à cause d’une blessure, il part en Vendée. Avec La Roche VF, il inscrira 9 buts en 12 matchs lors de sa première saison et passera la seconde au poste de titulaire.
Chacun ayant engrangé de l’expérience, il était temps, à 25 ans, de revenir dans leur « club de cœur ». Ensemble, évidemment.