C’était le vendredi 29 juillet, jour de la Sainte-Marthe, et environ 200 personnes ont suivi la messe célébrée par l’abbé Jean-Pierre Crétois. Une messe pour l’abbé Hamel, martyr, mais aussi pour toutes les victimes des attentats.
En congés, Joaquim Pueyo, député-maire, était absent, la Ville étant représentée par Thierry Mathieu, adjoint.
« Si un représentant de la communauté musulmane est là, qu’il soit le bienvenu » dira l’abbé Loïc Gicquel des Touches, dans mon mot d’accueil.
Le cœur ouvert
Dans son homélie, l’abbé Crétois, en « union de prières avec les croyants musulmans et juifs », a appelé à « garder le cœur ouvert sur le monde, au-delà des peurs ».
À plusieurs reprises, il a martelé : « Dieu est Amour », un Amour qui « ne peut répondre à la violence par la violence ». Il embraye : « ce n’est pas nous qui avons aimé, c’est Lui qui nous a aimés ».
Il appelle à « ne pas nous enfermer dans ce que nous croyons être la vérité. Notre vérité nous empêche de voir ce que l’autre peut nous apporter. Accueillons, écoutons, servons ».
Prier, pour tous. Tous
L’abbé L. Gicquel des Touches appellera à prier pour l’abbé Hamel, ses assassins, mais aussi l’abbé Gérard Boisgontier, curé ornais du Bocage, décédé (accidentellement) dans les Alpes, également le mardi 26 juillet.
Peu avant la fin de l’office, l’appel à se donner la paix prenait une dimension spéciale.
Un office qui se poursuivait par une prière œcuménique réunissant la famille catholique bouleversée, mais également la famille orthodoxe avec un message de Stéphan Fotache (de Caen) « en union de prières » et des imams et/ou aumôniers du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (où sont détenus des radicalisés, lire par ailleurs), des religieux qui condamnent ce « crime affreux, cet acte de terrorisme, qui a touché une communauté croyante et un lieu de culte ».
Résister
Enfin, Élisabeth Gautier-Desvaux, présidente du Conseil presbytéral des protestants d’Alençon, a appelé à « résister aux divisions par la terreur : la fraternité et la solidarité seront plus fortes que la barbarie ».
Des propos divers de nature à insuffler la sagesse de la paix.
Chants et prières ont alors alterné, entrecoupés d’un silence très parlant.
JMF