Après avoir lancé le tout premier Signal d'Écouves il y a 27 ans, Daniel Columbu gère aujourd'hui la sécurité de la course. -
À l’AC Damigny, Maurice Trocherie était un bénévole exemplaire. « Très engagé, toujours disponible et agréable à vivre », se souvient Daniel Colombu.
Une aubaine pour un club sportif, et notamment de cyclisme dont les épreuves demandent beaucoup d’organisation et de « petites mains ». Mais en 1988, Maurice Trocherie, couvreur de profession, fait une mauvaise chute alors qu’il travaille sur une toiture et décède.
Le Souvenir Maurice Trocherie
Marqué par cette disparition tragique, le président du club de l’époque Jean-Pierre Bonhomme, « avec qui il était très ami », veut lui rendre hommage. Avec Daniel Colombu, responsable de l’organisation des courses, et son adjoint Jean-Louis Le Royer, ils décident de faire ce que le défunt adorait par-dessus tout : une course de vélo.
C’est donc en 1989 que naît le Signal d’Écouves, qui s’appelait alors le « Souvenir Maurice Trocherie ». Il explique :
« Éric, le fils de Maurice, était en catégorie junior à l’époque, c’est pour cette raison que le Signal a toujours été une course réservée aux juniors. S’il avait été en cadets, le Signal d’Écouves accueillerait probablement des cadets aujourd’hui. »
Le trio à l’origine du Signal d’Écouves était déjà encensé par la presse lors du lancement de la première course.
En 27 ans, une seule année sans Signal
Pour sa première édition, l’épreuve avait réuni une soixantaine de coureurs, tous Normands. « La course en ligne se faisait le matin. Le départ avait lieu sur la place Foch à Alençon et l’arrivée à Tanville », se rappelle celui qui est toujours responsable de l’organisation au sein de l’Ucad. « L’après-midi, il y avait un contre-la-montre entre Tanville et Livaie », des communes qui seront encore traversées par les coureurs dimanche 31 juillet.
Ni les changements de présidents, ni la fusion entre le VC Alençon et l’AC Damigny n’ont eu raison de l’épreuve. Au contraire. « Il n’y a eu qu’une seule année sans course. » Cette année est donc la 26e édition.
Un tremplin avant le monde pro
En 27 ans, l’épreuve a pris du galon, à l’image des coureurs passés sur les routes d’Écouves. Daniel Colombu explique fièrement :
« Nous avons vu des coureurs devenir professionnels à peine deux ans après leur venue. »
Anthony Geslin, bien sûr, l’ancien coureur de la FDJ et quelques années auparavant de… l’Ucad. « Généralement, le coureur qui remporte le Signal d’Écouves, on en entend parler après », s’essaie même le dirigeant du club alençonnais.
D’abord, épreuve régionale, le Signal est assez rapidement devenu national. Connue par les coureurs et reconnue par la Fédération, sa renommée lui a permis d’être sélectionnée pour la Coupe de France, appelée Challenge il y a encore quelques années, en 2006, en 2007, en 2014 et en 2016 donc.
« Mis à part Paris-Camembert [semi-classique dont l'arrivée est à Vimoutiers], il n’y a pas d’autres courses aussi réputées dans l’Orne. »
Des éditions sans accroc
Une réputation dont l’organisation sans accroc du club alençonnais est pour beaucoup. « Nous avons une équipe soudée et désormais rodée. Le maître-mot de notre organisation est la sécurité, des coureurs et du public », explique celui qui est depuis 4 ans délégué sécurité des clubs de l’Orne au sein du Comité départemental.
« En 25 éditions, il n’y a jamais eu de gros accidents sur le Signal d’Écouves », se félicite-t-il. Il a pourtant quelques souvenirs marquants. Notamment celui d’un puissant orage et de la grêle.
« La veille de la course, un arbre de la forêt d’Écouves, celui du carrefour du Chêne au verdier, était tombé à cause de la foudre. Un bénévole avait dû prendre une tronçonneuse pour dégager lui-même la route. »
C’était Éric Trocherie. « Ce jour-là, il nous a sauvés la vie ». Comme un symbole.