C’est le rayon qui enregistre la meilleure progression en terme de ventes : plus 50 % par rapport à l’année dernière. « C’est exceptionnel, un rayon qui fonctionne bien, c’est en général plus 10 à 15 % », renseigne Marina Gilois, responsable des rayons « épicerie » au sein de l’hypermarché Carrefour (à Condé-sur-Sarthe). Au cœur de la grande surface, les aliments bio se sont fait une place et cartonnent.
Les ventes ont décollé depuis qu’un espace voué aux produits issus de l’agriculture biologique a été aménagé, il y a un an et demi. Les deux gondoles, à l’éclairage dédié, abritent des centaines de références : épicerie salée, sucrée, fruits et légumes, vins… « Ça se vend très bien, et ça continue de progresser », se réjouit Marina Gilois.
100 références en plus
Le rayon bio est même devenu le repaire de certains clients qui « ne remplissent leur chariot qu’ici ». Pour les satisfaire, l’offre est sans cesse étoffée : « Nous avons fait entrer une centaine de nouvelles références depuis le mois de mars ». Le lait bio (soja, amende) est très consommé. Les galettes de riz aussi. Et, si la part du bio ne représente que 5 % de l’épicerie Carrefour, elle devrait rapidement gagner du terrain : « Cet espace sera agrandi », annonce Marina Gilois.
Chez le concurrent, l’hypermarché Leclerc (à Arçonnay), les produits bio sont aussi mis en valeur : une allée complète centralise toute une gamme d’aliments issus de l’agriculture biologique. Et l’enseigne a créé sa marque de distributeur ad hoc : « Bio Village ». L’espace bio fera prochainement l’objet d’un réaménagement : « Il va être agrandi et remodelé de façon à ce que les produits ne soient plus implantés par marque, mais par destination », informe Patrick Pichon, directeur de la grande surface. Actuellement, le rayon compte 550 références bio en épicerie, et liquide.
Auxquelles, il faut ajouter 70 références en fruits et légumes, proposées dans l’espace commun avec les autres aliments, mais repérables grâce aux grandes pancartes « Agriculture biologique ».
Un Leclerc bio ?
Au sein de l’hyper, les ventes de produits bio ont grimpé depuis les derniers scandales alimentaires (viande de cheval). Et, face à la concurrence des enseignes spécialisées, Leclerc affine sa stratégie : « L’idée est de regrouper un maximum les gammes dans un même endroit, pour donner plus de puissance à notre offre », explique Patrick Pichon.
Leclerc va encore plus loin : un magasin « test » mi-bio mi-italien vient d’ouvrir à Nice. Un tournant dans le monde de la grande distribution. Le Leclerc de demain sera-t-il composé de produits majoritairement bio ? « Pourquoi pas, rien n’est exclu ».