Fin mai, avec 35 collègues des Cyclotouristes alençonnais, il était à Embrun, et il en a profité pour se poster au pied de la montée vers Risoul, arrivée d’une étape du Tour d’Italie. Le Giro et son organisation « pas spécialement impressionnante, avec une caravane de seulement trente voitures ».
Rien à voir avec la machine ASO, qui pilote le Tour de France. Une « Grande Boucle » que Gérard Courville est allée voir les 2 et 3 juillet dans la Manche : « l’arrivée à Utah Beach samedi et le départ de Saint-Lô dimanche ».
Pas à Pau
Cette fois, il ne sera pas, comme à son habitude, du côté de Pau : « on y va souvent, pour voir le fonctionnement du Tour de France ».
Par contre, début septembre, il sera dans les Pyrénées : le Tour d’Espagne, la Vuelta, arrive au sommet de l’Aubisque.
Les trois grands Tours en à peine plus de trois mois. Comme spectateur. Même si le vélo, il baigne dedans depuis 64 ans. À se demander s’il n’est pas né en pédalant.
Cinq Paris-Brest
À l’origine de cette passion : le Paris-Brest-Paris qu’il voyait passer à Mortagne, en bordure de la Nationale 12. Une épreuve qui n’est pas du gâteau et à laquelle il a participé à cinq reprises. Quatre fois sur la selle avec deux réussites et deux abandons, à chaque fois sur le chemin du retour. À Vilaines-la-Juhel : « il pleuvait des seaux, j’en avais ras la casquette ». Ou ras le casque.
Puis à Mortagne quand, avec trois côtes fracturées, la moindre côtelette prenait des allures de col hors catégorie.
Son cinquième Paris-Brest, c’était comme contrôleur, et là il a vu des sportifs aller au bout du bout de leurs forces. Pour la prochaine édition, en 2019, il n’est pas exclu que le solide Percheron (un pléonasme ?) soit à nouveau en selle. Il aura alors 67 ans.
Mortagne 2017
D’ici là, celui qui est le laeader, depuis trois décennies, des Cyclotouristes alençonnais, aura terminé son bénévolat par l’organisation de la Semaine fédérale, le pèlerinage annuel des cyclotouristes que l’Orne accueillera l’été 2017. Durant une semaine, 12 000 cyclistes vont arpenter le Perche. Et Gérard Courville travaille « depuis deux ans » sur ce « truc de ouf ».
Un truc qu’il aura à cœur de réussir sur sa terre natale, là où il a découvert le sport, sous la férule de Jacky Lenoir. C’était dans les années 60, quand le jeune Courville s’enthousiasmait pour le sprinteur André Darrigade, qu’il préférait à Anquetil (qui lui avait refusé un autographe, contrairement à Jazy).
À cette époque épique, le petit Courville suivait le Tour de France à la télévision, en noir et blanc, chez le voisin. Ou sur Radio-Luxembourg. Comme les 24 heures du Mans, si différentes mais si proches.
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Cinq décennies plus tard, l’émerveillement a vécu mais la passion reste intacte : « c’est à vie ». Même si le cyclisme rime avec « affaires ». Les médias aiment bien charger le vélo mais pas le ballon rond ou la petite balle jaune. Pourtant, le dopage n’a jamais transformé un tocard en champion.
Les cadors ont quelque chose de plus. Comme le Colombien Quintana, que Gérard Courville voit bien en jaune à Paris. La capitale de la France, point de départ du périple quadriennal vers Brest.
JMF