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Tour de France : Un policier alençonnais assure la sécurité

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Après le football, le cyclisme est le sport le plus apprécié dans la police selon Philippe Ledemé. -
Après le football, le cyclisme est le sport le plus apprécié dans la police selon Philippe Ledemé.

Sur le Tour de France, Philippe Ledemé n’est pas seulement policier. Ce major sera aussi un observateur passionné. « Je ne serai pas spectateur, donc je n’aurai pas l’occasion de voir la course », corrige-t-il, « mais assurer la sécurité de la course sera un autre plaisir ».

Amateur de vélo, fan de la Grande Boucle, il voulait cette fois « vivre l’aventure de l’intérieur ». Sa profession le lui permet et son vœu a été exaucé en février. « J’étais très content d’avoir reçu la lettre m’annonçant ma sélection ».

La récompense d’une carrière

Une lettre venue de la direction centrale de la Police nationale qu’il a prise « comme une reconnaissance de [ses] 26 années de service, la récompense d’une carrière ».

Deux mois auparavant, l’Alençonnais a reçu, comme tous les fonctionnaires de police, un appel d’offres pour une mission particulière : assurer la sécurité sur l’ensemble des étapes du Tour de France. Chaque année, plus de 23 000 gendarmes et policiers sont mobilisés sur la Grande Boucle. Mais seulement 12 suivent les coureurs de la première étape, démarrée samedi 2 juillet,  à la dernière. Philippe Ledemé en fait partie.

Pour être choisi, il a dû « envoyer son cursus professionnel, un rapport de motivation et surtout l’avis de notre chef de service ». Sans l’opinion positive de ce dernier, il n’aurait d’ailleurs jamais pu postuler.

Sa grande motivation a fait le reste.

« J’ai vraiment envie de servir le Tour. Je suis un amoureux du vélo, c’est le premier sport que j’ai pratiqué plus jeune et j’en fais aujourd’hui en loisirs. J’ai sillonné les routes de toute la région. Cette fois, je vais voir du pays, et même au-delà des frontières en Espagne et en Suisse. »

Seul policier normand

Le policier alençonnais avait déjà postulé pour le Tour 2015 mais n’avait pas été retenu. « Cette fois, c’est bon et j’en suis très fier, d’autant plus qu’il démarre en Normandie et que je serais le seul policier normand parmi les 12 sélectionnés. »

« S’il [se] déplace toujours en vélo », ce cycliste du quotidien passera le Tour en voiture. Depuis hier donc, il forme un binôme avec un collègue de Reims pour sécuriser la fin de la caravane publicitaire précédant les coureurs.

« La caravane doit passer sans encombre au milieu de la foule, éviter les attroupements, les dégradations, les vols et écarter tout ce qui peut représenter un danger, humain ou matériel ».

Ce n’est pas une mince affaire car sur le Tour, tout est chronométré. La caravane, un cortège de 10 kilomètres (!), devance les coureurs de deux heures et dispose d’un temps de passage de 30 minutes. Une première voiture de police lui ouvre la voie, deux autres ferment la marche, dix minutes après son passage. Philippe Ledemé et son collègue devront donc toujours conserver 1 h 15 d’avance sur les coureurs.

Le risque zéro n’existe pas

En fin d’étape, il doit aussi protéger les coureurs des attroupements, notamment de journalistes pressés d’obtenir une première réaction. Il pourra ainsi voir les arrivées, « après avoir un peu profité du paysage ».

Mais l’Ornais devra garder un œil vigilant malgré la fatigue qui s’accumule. « On va enchaîner des journées de 10 ou 12h, et cela pendant trois semaines. Mais on sait à quoi s’attendre. »

Il s’est rendu à Paris pour une journée de formation avec le ministère de l’Intérieur et la société ASO, organisatrice du Tour. Il rassure :

« Ils nous ont exposé leurs attentes, briefé sur notre rôle. Ils ont aussi fait de la sensibilisation aux risques d’attentats mais l’organisation est très rodée. Il n’y a pas de place à l’improvisation. »

Il sait que :

« Le risque zéro n’existe pas, mais c’est quelque chose que l’on a déjà assimilé dans notre profession ».

Il sait aussi que malgré les heures de travail et l’importance de son rôle, son salaire « reste le même qu’habituellement ». Seule une semaine de vacances après le Tour lui sera offerte. En plus de cette « belle aventure ».


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