Ghaleb Bouchaïb avait créé le club en 2011 pour accueillir les jeunes du quartier de Perseigne. Il se remémore :
« Le but était de leur permettre d’avoir une activité qui leur plaît et de ne pas être livré à eux-mêmes dans un quartier sensible »
Cette année, il comptait 40 licenciés. Tous des enfants en catégorie U9, U11 ou U13.
Aujourd’hui, face aux difficultés, il est contraint de dire stop. Problèmes financiers, manque de moyens humains ? « Il y avait des problèmes à tous les niveaux », lâche le président.
« On a essayé de faire quelque chose de bien pour les enfants, que ce soit bénéfique à l’intérêt général. Mais nous n’avions pas suffisamment d’aide. »
Complément de l’éducation nationale
Dans un quartier, « où les difficultés sociales s’accumulent », difficile de tenir le rythme.
« Les familles ont des moyens limités. Même avoir des transports pour aller au match devenait difficile. »
« Les parents, les enfants, la ligue et le district sont au courant, on arrête », se désole-t-il. « L’association est en veille donc il n’y aura pas d’équipe la saison prochaine. On verra plus tard. Pour le moment on est dans le flou. »
Pour autant, Ghaleb Bouchaïb n’éprouve « pas de colère ». Il se dit déçu car « j’ai essayé de faire ce que j’ai pu ». Le président et éducateur s’est beaucoup investi pour ces enfants.
« Dans une zone difficile comme cela, le club était un complément de l’éducation nationale. »
Persuadé du potentiel de ses anciens joueurs, Ghaleb Bouchaïb a tenté de les placer ailleurs. « Cela m’embêtait de les laisser comme ça, sans rien. Alors certains d’entre eux rejoindront l’US Alençon la saison prochaine.
“Le plus important pour moi, c’est que ces jeunes s’en sortent et puissent réussir ailleurs.”
À Perseigne, le foot en danger ?
Le FC Perseigne n’est pas le seul club du quartier en danger. Comme nous l’évoquions dans L’Orne Hebdo du mardi 21 juin, le CSAO Perseigne, autre club accueillant uniquement des enfants, pourrait fermer à son tour. Malgré son tout premier titre en championnat de l’Orne avec les U11, le club présidé par Emmanuel Mauger ne se sent pas suffisamment soutenu.
Avant de prendre une décision définitive, il attend un signe de la municipalité. Sans cela, le Stade d’Alençon, troisième club de Perseigne mais qui ne licencie que des seniors, pourrait être l’unique rescapé du quartier.