Elle rayonne de nouveau entre deux rues étroites du quartier de Courteille.
Grâce à l’intervention de l’association Les Amis de Saint-Roch, à la Fondation Patrimoine et au soutien de la mairie d’Alençon, l’église Saint-Roch a pu subir « une rénovation de très haute qualité, d’excellence », juge le président de l’association Guy Lequilerier. La toiture, la façade et désormais les vitraux ont retrouvé leur éclat d’antan.
Rénovation intérieure en attente
Mais à l’intérieur, l’édifice dort toujours. Rien n’a bougé depuis la fermeture de la petite église de quartier, après la construction de l’église Christ-Roi en 1955. Inutilisée, Saint-Roch s’est lentement dégradée. Théoriquement, elle est toujours affectée au culte même si depuis les années 1970, aucune messe n’y a été donnée.
Classée à l’inventaire départemental, Saint-Roch semble vouée à disparaître lorsqu’une première étude de faisabilité de restauration est réalisée en 2001. Celle-ci aboutit à un devis salé : entre 350 000 € et 400 000 €. Bien trop cher pour la municipalité.
Assurés que cette facture est « loin de la vérité », des résidents du quartier, « pas seulement des paroissiens », décident de sauver l’église. En 2009, l’association est créée et se rapproche de la mairie, qui a changé de majorité entre-temps.
« Nous avons réalisé une nouvelle étude qui chiffrait les travaux à 150 000 €. »
En 2010, une convention tripartite est signée entre l’association, la Fondation Patrimoine et la ville d’Alençon. Deux ans plus tard, les premiers travaux sont engagés « grâce à la mobilisation de la population ». Souvent confiées à des experts, parfois réalisées par les bénévoles eux-mêmes, les rénovations font revivre l’église. D’extérieur seulement.
Un jardin médiéval ?
Dominique Artois, adjoint au maire d’Alençon chargé de la Culture, explique :
« Nous ne voulons pas engager de travaux à l’intérieur de l’église avant de savoir à quoi elle va servir. On ne peut pas faire de concert à l’intérieur sans l’accord du diocèse donc avant de rénover, il faut que l’on sache ce que l’on pourra y faire ou non. »
Les bénévoles ont déjà entamé « un grand ménage » dans l’édifice. Mais la mairie comme l’association espère désormais obtenir la désaffectation de l’église.
« Des démarches vont être entreprises pour que l’église ne soit plus affectée au culte. »
L’affectataire de l’église est le curé de la paroisse Sainte-Thérèse au Pays d’Alençon. Il faudra obtenir son accord pour que l’usage de l’église passe entièrement entre les mains de la ville.
L’adjoint au maire décrit :
« À terme, nous souhaitons utiliser l’église à des fins culturelles. Expositions, concerts ou autres. »
L’église « est un endroit qui ne demande qu’à être valorisé en plein cœur de Courteille », poursuit le président de l’association « c’est pourquoi nous envisageons de réaliser un jardin médiéval ouvert à tous autour de l’église. »
Les deux hommes attendent beaucoup de l’intervention de l’évêque de Séez lors de la journée Gérard Burel. Elle pourrait être déterminante pour l’avenir de Saint-Roch.