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Assises de l’Orne : Un Alençonnais de 21 ans jugé pour « avoir secoué » son bébé

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Un Alençonnais de 21 ans comparait devant la Cour d’Assises de l’Orne, lundi 13 et mardi 14 juin, pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de moins de 15 ans et par ascendant : son bébé alors âgé de quatre mois.

Dans la nuit du 2 au 3 janvier 2015, il était allé sonner au domicile de sa mère pour qu’elle alerte les secours. Son bébé de quatre mois dont il était chargé de la surveillance, cette nuit-là, « était en arrêt respiratoire ».

« Il m’a dit de venir car notre bébé ne respirait plus »

Les secours ont aussitôt dirigé le nourrisson vers le centre hospitalier du Mans où il est décédé la semaine suivante. « L’autopsie a révélé un syndrome du bébé secoué. L’enfant présentait une hémorragie cérébrale et des côtes cassées dues à des contusions anciennes », annonce le président de la Cour d’Assises.

Le couple s’est connu en colonie de vacances. Ils ont vécu ensemble jusqu’à l’annonce de la grossesse. « J’ai pris mes jambes à mon cou quand j’ai appris cela. J’étais trop jeune », confie l’accusé. Il est finalement revenu six mois plus tard « pour assumer mon rôle de père ».

Deux mois après la naissance du bébé, le couple s’est de nouveau séparé. « Mais je ne voulais pas le priver de voir son père », déclare la maman qui confiait donc son bébé à son ex-compagnon, le week-end.

Un Alençonnais de 21 ans est jugé dveant la Cour d'Assises de l'Orne, ces lundi 13 et mardi 14 juin, pour avoir secoué son bébé de quatre mois, geste qui a entraîné la mort du nourrisson.
Un Alençonnais de 21 ans est jugé devant la Cour d'Assises de l'Orne, ces lundi 13 et mardi 14 juin, pour avoir secoué son bébé de quatre mois, geste qui a entraîné la mort du nourrisson.

Ce premier week-end de janvier 2015, elle avait prévu une sortie avec sa sœur. Son ex-compagnon a alors été sollicité pour garder le bébé chez sa mère, domiciliée dans un appartement du même bâtiment que la mère de l’accusé. « Je lui ai donné son bain et un biberon. Il a fait son rot. Il allait bien. Il souriait », avance la mère de l’enfant. À l’arrivée du père, vers 21 h, le bébé est couché et dort. « Je lui ai dit qu’il pouvait le garder chez moi jusqu’à ce qu’il se réveille et d’aller ensuite chez sa mère ».

C’est effectivement depuis chez sa mère que le père a contacté la mère de l’enfant quelques heures plus tard. « Il m’a dit de venir vite car notre bébé ne respirait plus ».

Au cours de l’instruction, la mère du bébé, une Alençonnaise de 23 ans, a révélé avoir déjà vu son compagnon secouer l’enfant à quatre ou cinq reprises. Et en avoir parlé avec « les dames du PMI ».

Face à la Cour devant laquelle elle est poursuivie pour le délit connexe de « non-dénonciation de mauvais traitement sur mineur de moins de 15 ans », elle précise que l’accusé avait « bercé vivement » le bébé à une seule reprise. « Et les dames du PMI disent n’avoir jamais entendu parler de violences sur le bébé », rétorque le président.

Une mère qui le « rabaissait tout le temps »

La Cour et les jurés se sont penchés, ce lundi matin, sur le parcours de chacun des deux parents. « Ni l’un ni l’autre n’a eu un parcours facile », a annoncé le président. La jeune femme a été placée dans des familles d’accueil dès l’âge de 11 ans. Elle a suivi une scolarité dans des établissements spécialisés de l’Orne avant d’occuper un poste dans une maison de retraite pendant huit mois. « Vous étiez chargée de l’entretien du linge mais vous étiez trop lente, selon le directeur. Votre contrat a donc été rompu », annonce le président.

Le père de l’enfant a, lui aussi, été placé dans une famille d’accueil. Il est né de père inconnu. Sa mère avait la charge de six enfants « de quatre pères différents », assure l’accusé qui se positionne à la cinquième place de la fratrie. Sa mère est présentée comme alcoolique et violente. « Je n’en veux plus. Il ne mérite pas de famille d’accueil. S’il part, il aura gagné. J’aurai dû le laisser se faire massacrer », a-t-elle notamment déclaré à propos de son fils.

Elle a reconnu l’avoir frappé à coups de ceinture. « Je ne crois pas qu’il en ait reçu assez », a-t-elle ajouté. L’accusé avoue aussi que sa mère le « rabaissait continuellement. Elle disait que j’étais bon à rien. Mais ça me passait dessus », convient-il.

« Non, ça ne vous est pas passé dessus », a poursuivi le président du tribunal en évoquant notamment qu’à la maison d’arrêt, il refuse de parler de sa mère avec le psychologue qu’il rencontre.

L’accusé est, en effet, placé en détention provisoire depuis les faits. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.

La mère du bébé est sous contrôle judiciaire et comparait libre. Elle encourt, elle, trois ans de prison ferme.

Les débats se poursuivent jusqu’à demain après midi. Le verdict est attendu pour demain en fin de journée.


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