
Une centaine de personnes a apporté son soutien au personnel communal de Guémené-sur-Scorff (Morbihan), vendredi 27 septembre. (©Pontivy Journal)
Plus d’une centaine de personnes se sont réunies, vendredi 27 septembre 2019, devant la mairie de Guémené-sur-Scorff (Morbihan). Un rassemblement en soutien au personnel communal qui se dit être en souffrance au travail.
« Nous disons la vérité »
Ce rassemblement intervient une semaine après que les agents communaux ont débrayé pendant près d’une heure, toujours pour la même raison : leur mal-être au travail.
Le cortège a remonté lentement la rue principale jusqu’au monument aux morts, place Bisson, où il a fait une halte de quelques minutes.
Sur des pancartes : »Nous voulons vous apporter le meilleur service public. Soutenez-nous, nous disons la vérité ».
Nous ne sommes pas là par hasard. Moi j’ai trois directeurs généraux des services pleurer devant moi. Ça, ce n’est pas normal », raconte un agent de la commune.
« Pas par plaisir »
Le cortège s’est ensuite arrêté au niveau de la colonne Bisson, pour une prise de parole :
Nous n’arrivons pas à cette situation par plaisir. Nous supportons des violences verbales de plus en plus importantes depuis le début du mandat. La médecine du travail du Centre de gestion a été prévenue depuis 2016. Tous les agents ont été entendus sans résultat. Le débrayage du mardi 17 septembre est intervenu suite à l’accident du travail de la secrétaire générale des services. Il ne s’agit pas d’un arrêt de travail, mais d’un accident du travail suite à la pression du maire », explique Corinne Garry, assistante de prévention.
« Léquipe municipale est au courant »
Corinne Garry ajoute :
Nous aimerions rétablir la vérité : l’ancien secrétaire général des services a passé plusieurs entretiens d’embauche pour ne plus pouvoir exercer à Guémené. Il n’y a pas de mutation dans notre métier. Depuis notre débrayage, le nouveau directeur du foyer-logements a jeté l’éponge suite à une réunion houleuse avec le maire, après seulement un mois de travail. L’équipe municipale est bien au courant du dossier ainsi que la médecine du travail : que font-ils ? »
Dans la foule, deux adjointes sont là : Monique Le Tennier, en charge du personnel, et Christiane Le Mouée, en charge des affaires sociale.
Les deux élues se défendent :
On n’a pas été témoins directs. On nous a rapporté des scènes. On a relayé l’angoisse des agents auprès du maire en lui disant qu’il fallait qu’il fasse attention quant à sa manière de parler. Si on est là aujourd’hui, c’est parce que l’on prend en compte de cette souffrance et qu’on ne la nie pas. »

Place Bisson, prise de parole d’un des agents communaux de Guémené-sur-Scoff. (©Pontivy Journal)
Sentiment d’injustice
Interrogé, René Le Moullec, le maire, parle de « sentiment d’injustice. Des choses ont été dites qui ne sont pas vraies.»
Il a proposé au personnel communal un audit du Centre de gestion dont dépend la médecine du travail.
On avait proposé cette même solution il y a déjà un moment. À l’époque, elle n’avait pas été retenue, rappelle Corinne Gary. Nous, ce que l’on demande, c’est de ne plus avoir la peur au ventre au travail. De ne plus subir ce management violent. De pouvoir exercer notre travail sans stress, ni angoisse. On veut simplement travailler en toute sérénité. »