« J’ai levé le nez, et j’avais une arme pointée sur le visage ». Christophe Piamias, cogérant de la supérette 8 à Huit, a fait preuve de sang-froid, vendredi 27 mai. « Je n’ai pas paniqué, j’ai simplement ouvert la caisse », rapporte-t-il. Ce soir-là, il est précisément 19 h 40, quand un individu pénètre, capuche sur la tête, dans le commerce de la place du Point du Jour, quartier de Courteille, à Alençon. Le magasin est presque vide : « Trois jeunes clientes venaient de sortir. Il restait un homme et son fils, dans des rayons plus éloignés », resitue Sandra Zenati, cogérante. Les patrons sont dans le bureau qui surplombe l’entrée de la supérette. « L’homme à la capuche a pris une bière et l’a posée sur la caisse. Il nous tournait le dos ».
« Il connaissait les lieux »
Christophe Piamias descend pour l’encaissement. Machinalement, il scanne la bière. Mais lorsqu’il relève la tête, il fait face au canon d’une arme. « L’agresseur avait caché son visage avec un foulard et s’était équipé de gants en nylon. Il m’a demandé de lui donner la caisse ». Le gérant s’exécute. « Je lui ai dit de se servir ». Le braqueur, tenant en joue sa victime, s’empare de plusieurs centaines d’euros avant de prendre la fuite : « Il a continué à pointer son arme sur moi jusqu’à ce qu’il soit sorti du magasin. Ensuite, il a couru à droite, s’est enfui par le passage jouxtant la boulangerie. Tout est allé très vite ».
Immédiatement, le couple de gérants a prévenu la police. Des prélèvements ont été effectués dès le vendredi soir et une enquête de voisinage a également été menée. À l’heure où nous rédigeons ces lignes, le braqueur n’a pas été interpellé et l’enquête se poursuit. « Elle a été confiée à la Brigade de sûreté urbaine d’Alençon, et ne néglige aucune hypothèse, aucune piste de travail », signale le procureur de la République, François Coudert, qui précise que « le préjudice s’élève à 1 100 € ».
Quid des images enregistrées par le système de vidéosurveillance du magasin ? « Elles ne permettent pas d’identifier le visage de l’agresseur. Ce dernier s’est bien préparé. Il connaissait les lieux. Il est entré avec sa capuche et a ensuite pris soin de tourner le dos aux bureaux et caméras pour dissimuler son visage et sortir son arme », répondent les gérants.
Lire dans l’Orne Hebdo du 31 mai