Une retraite de onze jours en forme de plongée dans un univers de calme, « harmonieux », aux antipodes de la vie trépidante. Seul le dernier jour est celui du bavardage « pour échanger ».
Qui compose le public ? Des gens de tous horizons.
Le maître mot de cette retraite sans connotation religieuse est la méditation : « on observe ce qui se passe, sans jugement. Bruits, douleurs, pensées, émotions : on les laisse passer. Nous sommes observateurs de notre monde intérieur, pour le connaître, sans suivre le flot habituel de pensées qui nous perdent ».
Connexion corps, sensations, pensées
Il faut alors « ne pas rentrer dans l’enchaînement des pensées, et revenir plutôt aux perceptions corporelles ou à la respiration, et donc mettre de la distance avec nos pensées et nos émotions. On les subit moins. S’instaure alors un champ de liberté car, grâce à la méditation, on choisit de vivre une émotion ou pas, de suivre une pensée ou pas, et d’être davantage présent dans l’instant ».
L’instant, la pleine conscience, la pleine attente… « Les qualités d’attention et de présence sont des conditions nécessaires à l’émergence de la joie et du bien-être ».
Une méditation à pratiquer de préférence en position assise « pour favoriser la concentration par le biais de l’attention au corps, à son ressenti, et au souffle ».
Un travail à pratiquer dix heures par jour : « ne pas bouger, c’est dur ».
Réalité première
Ce que ce silence apporte ? « Une grande force intérieure ». Mais encore ? « Attention et présence, joie et bien-être. On se peut se réinventer. C’est un chemin de vie ».
Cette cure répond-t-elle à une envie de silence ou de solitude ? « Celle-ci, je la vis dans mon atelier ** Le silence est une forme de discipline ».
Qu’est le silence ? « La capacité d’être à l’écoute de ce qui fait l’unité de l’univers. Tout le reste n’est que l’impermanence. Le silence est la réalité première ». Tangible, non mystérieuse, faisant table rase du babillage mental.
Les risques du silence ? « Dans notre dénuement, on est face à nous-même : nos peurs, nos enfers, nos cauchemars ».
Comme une respiration
Un besoin ? « Cela permet de travailler la concentration, de développer la confiance en soi, cela apporte davantage de bienveillance vis-à-vis de soi-même et des autres, et bien entendu ça ressource. Cela fait du bien d’apaiser son esprit ».
Le retour à Alençon est-il difficile ? « Heureusement, il y a la journée-tampon du noble bavardage. Et puis mon bon environnement professionnel et familial constitue une chance ».
Cathy Van Hollebeke médite chaque jour « au minimum trente minutes. Une heure, c’est mieux ».
Un conseil ? « Commencer peut-être par cinq minutes par jour. Si les fruits sont là, on a envie de faire davantage. Cela devient comme une respiration, quelque chose de naturel, dans la souplesse et la détente ».
Un exercice aux allures d’hygiène de vie, favorisant la bienveillance.
JMF
* Elle donne des cours à Alençon, Valframbert et Argentan.
** Elle est maître verrier.
