En juin, Intell’equ, bureau d’études spécialisé dans l’équipement intelligent embarqué (notamment dans la conception et réalisation d’instruments pour simulateurs destinés à l’aviation, le transport ou le militaire), deviendra propriétaire des locaux qu’il loue depuis mai 2010 à la Communauté urbaine d’Alençon. Les 220 m2 d’atelier, situés rue de Verdun, lui seront cédés au prix de 95 000 € (lire OH du 3 mai).
« Énorme »
Un investissement nécessaire pour pouvoir industrialiser et réaménager les locaux. Depuis 2014, Intell’equ planche sur la conception d’une visseuse hydraulique pour le groupe suédois Atlas-Copco (c’est l’ingénieur région Ouest, César Da Fonseca, basé à Angers, qui a proposé au groupe ce nouveau projet de visseuse et retenu l’entreprise alençonnaise). Le prototype a été validé (le produit est actuellement en phase de certification), et, prochainement, figurera au catalogue générique d’Atlas. Le leader mondial du vissage industriel ambitionne de capter des clients sur les marchés asiatique et américain. Volume vendu escompté : 800 pompes sur cinq ans (minimum).
« Pour nous, c’est énorme », confie Christophe Courouge. Le gérant d’Intell’equ, pour honorer les commandes, va devoir installer une minichaîne de production dans ses murs, automatiser certaines tâches. Une extension pourrait être dédiée à la visseuse. Et l’équipe d’Intell’equ (le dirigeant et deux salariés) devrait être étoffée avec le recrutement « d’un ou deux » collaborateurs.
Car, en l’état, l’entreprise alençonnaise ne peut produire que 10 à 12 pompes par mois. Un rendement à doubler. Voire quintupler. « Pour produire mensuellement 50 visseuses, quatre mois de réaménagement seront requis ». Le chantier débutera quand « les commandes de masse arriveront ».
Produit multi-options
L’aboutissement de longs mois de recherche, pour la société confidentielle. La cellule R&D bûche depuis 2014. Le résultat : la création d’un prototype capable d’atteindre des couples de vissage extrêmement élevés – 10 000 Nm (Newton/mètre) – et pouvant fonctionner avec un simple groupe électrogène. Surtout, l’outil peut être entièrement piloté numériquement : un « plus », gage d’une précision exceptionnelle. « Jusqu’alors, la tâche devait s’effectuer manuellement. Désormais, l’ensemble est motorisé et doté de multiples fonctions. Les données de vissage – contrôle du couple, de l’angle, etc. – peuvent par exemple être envoyées par Wi-Fi ».
Intell’equ conçoit et fabrique la valeur ajoutée du produit de base (mises au point des cartes électroniques, du logiciel, câblage, mécanique…), et se charge aussi d’assembler le produit fini.
À qui est-il destiné ? « Atlas-Copco en a déjà vendu une dizaine à des clients européens : Volvo, Manitowoc, Liebherr ou Bolloré » (pour la fabrication des Bluebus, à Quimper, ndlr) . Plus largement, la visseuse hydraulique mise au point rue de Verdun intéressera le marché de l’éolien, du BTP, ou encore de la pétrochimie.
Pour le gérant, la production en série est bienvenue : elle complétera l’activité du bureau d’études, souvent erratique.