« C’est bien parti », confirme Philippe Lecoeur, le président de l’Ucad. « La mairie a fait venir une entreprise pour faire le diagnostic de l’état de la piste et des travaux à engager. On espère que la nouvelle piste sera disponible fin 2017. »
Besoin de 400 000 €
« Il reste cependant des étapes à franchir », prévient Stéphanie Bretel, l’adjointe au maire d’Alençon chargée du développement du sport et des animations sportives.
« Le diagnostic a effectivement été rendu au début de l’année 2016 et le coût des travaux a été évalué entre 360 000 et 400 000€ hors taxes. Mais on sait désormais précisément ce qu’il faut faire pour le remise aux normes ».
Outre la nécessaire réfection de l’anneau, le projet intègre également l’installation d’un nouveau portail d’entrée et de toutes les clôtures qui entourent le vélodrome, la rénovation des sanitaires et du coin buvette, ainsi qu’une nouvelle entrée pour les coureurs sur la droite de la piste.
Les services de la ville sont actuellement en train de monter les dossiers de demande de financement aux collectivités territoriales. « Nous les déposerons auprès du Conseil départemental, du Conseil régional et de l’État d’ici une quinzaine de jours », précise l’adjointe au maire.
« Un cofinancement est nécessaire et sera déterminant pour connaître l’ampleur des travaux qui pourront être réalisés. »
« J’ai déjà rencontré une responsable du Conseil départemental de l’Orne, qui m’a confirmé qu’il y avait bel et bien un intérêt pour chacune des collectivités, mais il n’y a pas eu d’engagement pour le moment. »
Une fois que la mairie aura reçu la réponses des collectivités, l’élue espère « déposer un appel d’offres d’ici septembre pour une livraison à la fin de l’année 2017. »
Une piste en piteux état
Construit en 1976, la piste du vélodrome d’Alençon ne cesse de se dégrader depuis une dizaine d’années. La dernière compétition officielle qui s’y est déroulée date « d’il y a quatre ans. C’était pour le championnat de Normandie », se souvient Philippe Lecoeur.
« Nous avions dû stopper les épreuves car la piste était trop dangereuse pour les coureurs ».
Depuis, son utilisation est strictement interdite.
Les coureurs de l’Ucad ne peuvent même plus s’y entraîner malgré les efforts de Maurice Maignan, éducateur de l’Ucad et passionné de course sur piste.
« Nous avons essayé de reboucher les joints éventrés, d’entretenir le béton autant que possible. Mais il aurait fallu faire appel à des entreprises spécialisées dans l’entretien de ce genre d’infrastructures. Or il n’y en a pas dans le secteur. »
Entre l’humidité et la chaleur, la piste s’est fissurée. Des plaques de béton passant même l’une par dessus l’autre. Le club a dû installer de vieilles jantes de vélo pour empêcher des visiteurs de rouler sur la piste. « Le risque d’accident est trop élevé. »
Régulièrement « visité »
Conséquence de cet abandon : le vélodrome est souvent « squatté et visé par des actes de vandalisme », regrette Maurice Maignan. La clôture est régulièrement coupée, les serrures dégradées et les portes cassées.
Le portail d’entrée, lui, a été détruit à cause d’un accident. Cet hiver, une voiture a glissé en plein dedans. Il n’a pas été réparé depuis.
Des éclats de verre de bouteille sont parfois retrouvés sur la piste ou dans les tribunes.
Or l’Ucad utilise toujours le centre de la piste pour l’école de cyclisme et stocke son matériel dans le bâtiment du vélodrome.
Sa rénovation permettrait également au club d’attirer plus de jeunes vers la piste car le manque d’infrastructures accentue la baisse du nombre de pistards licenciés.
Surtout, « une fois rénové, le vélodrome aura vocation à recevoir des compétitions régionales, voire nationales », prévoit Stéphanie Bretel. L’enjeu n’est donc pas uniquement local. « Sa pente à 45° est assez rare », explique Philippe Lecoeur. « Les vélodromes de Neubourg et du Mans sont plus plats et donc moins impressionnants ». C’est toute la Normandie qui pourrait donc en bénéficier.