C’est un aspect également unique et original de la Normandie.
En effet, les affiches touristiques de l’entre-deux guerres ont véhiculé de la vieille province l’image enchanteresse d’un pays de Cocagne avec, comme une image d’Épinal ses chaumières à colombages, ses riches pâturages où paissent, à l’ombre de pommiers en fleur de paisibles ruminants.
Décor idyllique
Il est également peuplé de paysans et paysannes blondes ou rousses aux yeux bleus et joues rouges (comme le chantaient Stone et Eric Charden)… portant le châle et la coiffe de dentelle traditionnelle…
Ce décor idyllique, “dégoulinant de crème, de lait et de beurre” a fait beaucoup de tort aux Normands même s’ils l’ont mis en avant pour attirer les visiteurs ! Cet environnement paradisiaque a même convaincu mon ami Jacques Viquesnel, qui a cru y relever des traces d’un divin passé, n’hésitant pas à faire du Pays d’Auge le Paradis terrestre…
Si la province fut et reste encore cela en certains endroits, comme le long de La Dives, de La Touques ou encore au coeur de la campagne cauchoise, ce n’est pas là le spectacle offert par toute la contrée.
Un puzzle de sites différents
Elle présente à ses nombreux voyageurs une très grande variété de sites, comme dans un puzzle, de terroirs aux identités fortes et aux traditions tenaces qui ont généré autant de mentalités que ces différents types d’habitat dans lesquels la pierre, calcaire en plaine, ferrugineuse ou argileuse, en Pays d’Auge, d’Ouche et dans le Bocage, gratnitique sur ses points culminants, laisse en maints endroits des demeures faites de bois ou de briques.
La Normandie, telle une construction artistique, exhibe aux plans naturel et architectural une densité exceptionnelle qui a contribué à sa relative fortune. Ce n’est pas par hasard qu’elle a toujours captivé les peintres et notamment ceux de “l’estuaire”.
Une fortune patrimoniale
Cette fortune la place, au plan patrimonial - et encore je ne parle pas des 14 appellations d’origine exhibées au niveau agroalimentaire et que les régions voisines nous envient – immédiatement après la région parisienne !
Au moment de la Révolution, où le but était de diviser l’ancien pouvoir, la Normandie a été scindée en cinq départements : de l’Ouest à l’Est : la Manche, le Calvados (ou “Orne inférieure”), l’Orne et la Seine-Maritime (qui s’appelait autrefois “Seine-Inférieure” pour une même raison géographique !).
Ces départements regroupent 3234 communes dont la plupart comptent moins de 200 habitants ! Fort heureusement, depuis le 1er janvier 2016, elles dépendent d’une seule entité administrative qui fait penser à l’ancien Duché : LA NORMANDIE !
Gérard ROGER.