Du numéraire, des jeux à gratter, deux ordinateurs portables, des cartouches de cigarettes et une tablette. C’est le butin amassé par un Alençonnais, entre le 26 mars et le 4 avril 2016.
Jugé mercredi 27 avril devant le tribunal correctionnel d’Alençon, le jeune homme de 20 ans a reconnu l’ensemble des faits qui lui sont reprochés (il devait initialement être jugé le 7 avril dans le cadre de la comparution immédiate, mais avait sollicité un délai pour préparer sa défense).
Interpellé en flagrant délit
Le prévenu de vols par effraction en récidive a été interpellé dans la nuit du 6 avril, à Damigny, alors qu’il tentait de s’introduire dans une habitation. En brisant une des vitres de la maison, il a réveillé une voisine qui a donné l’alerte. La police d’Alençon a immédiatement interpellé le cambrioleur.
En garde à vue, le jeune homme a reconnu l’infraction, ainsi que deux vols par effraction commis quelques jours auparavant.
L’un au préjudice d’un bar-tabac de Saint-Germain-du-Corbéis (dans la nuit du 26 au 27 mars), où le prévenu a dérobé une quinzaine de cartouches de cigarettes, un PC portable, une tablette, des jeux à gratter et du numéraire. L’autre au préjudice d’un salon de coiffure corbenois (dans la nuit du 3 au 4 avril). Commerce dans lequel le jeune homme s’est emparé du tiroir-caisse et d’un ordinateur portable (dans les deux cas, le mode opératoire a été identique : l’Alençonnais a repéré les lieux avant d’agir, en pleine nuit. Pour pénétrer dans les locaux, il a brisé un carreau avec une pierre).
Une perquisition au domicile du prévenu a permis de retrouver une partie des objets volés, ainsi qu’une balance utilisée pour peser du cannabis.
À la barre, le prévenu a reconnu « consommer depuis quatre ans », mais « sans être dépendant ».
« Pourquoi avez-vous volé ? », interroge le président, Hubert Blanchard. « Parce que j’avais besoin d’argent pour me nourrir. Je cherchais du liquide, ou des objets de valeur que je pouvais revendre », explique le cambrioleur qui vit dans une grande précarité. Sans emploi ni logement fixe, le jeune homme n’a aucun repère familial (il a été placé dès l’âge de trois ans).
« Console et cannabis plutôt que de la nourriture »
Une explication qui ne convainc guère le ministère public :
« À l’époque des faits, le prévenu était suivi par le SPIP – Service pénitentiaire d’insertion et de probation – qui l’accompagnait pour trouver un logement et du travail. Mais le prévenu n’a pas saisi les aides qui lui ont été proposées, et a préféré s’acheter une console de jeux et du cannabis »,
note le procureur de la République.
Le parquet pointe par ailleurs l’état de récidive légale : « Le mis en cause faisait l’objet de deux sursis avec mise à l’épreuve au moment des faits. Il a également été jugé le 29 mars dernier en CRPC – Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité – pour le vol d’une voiture ». Pour sanctionner ces « infractions graves », le procureur a requis une peine d’un an d’emprisonnement, accompagnée du mandat de dépôt.
« Mon client a avoué toutes ses infractions et a assumé ses actes. Il est confronté à de véritables difficultés », observe, de son côté, l’avocate de la défense. « Il va de logement en logement et n’a pas d’argent », ajoute Me Elodie Giard, qui a plaidé pour « une peine de prison assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve ».
Des arguments entendus par le tribunal : le prévenu a été condamné à la peine de douze mois de prison dont six assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve comprenant les obligations de travailler et d’indemniser les victimes (920 € pour le salon de coiffure, 1 200 € pour le bar-tabac).