« Lorsqu’on va déposer nos poubelles en bout de lotissement, les soirs d’hiver, on avance dans la nuit noire, à tâtons ». Sophie, 34 ans, vit avec sa famille dans le lotissement du « Clos des chênes », à Saint-Paterne. Comme ses voisins, elle regrette que la zone pavillonnaire soit plongée dans l’obscurité depuis… sa construction. « Nous avons emménagé il y a quatre ans. À l’époque, les trottoirs, les routes et les lampadaires étaient inexistants », se souvient-elle. En juin 2014, la voirie est achevée et six lampadaires sont installés. Mais toujours pas de lumière. « On a vu défiler beaucoup de techniciens… en vain ».
« Raté administratif »
Geneviève, une voisine, pointe des problèmes de sécurité liés à l’absence d’éclairage : « J’ai déjà failli me faire renverser par une voiture. Nous avions pensé lancer une pétition dans le quartier, mais finalement ça ne s’est pas fait ».
Un autre riverain trouve « dommage que des candélabres neufs et prêts à être mis en service ne soient toujours pas actifs ». Mais tempère : « Ça va se résoudre, dans les semaines à venir ».
Il a raison : des travaux sont programmés fin avril, et les ampoules devraient briller début mai. Soit près de deux ans après leur installation. Pourquoi ?
« La convention de transfert des équipements de voirie – de l’investisseur privé qui a réalisé ce lotissement vers la commune de Saint-Paterne – n’a pas été réalisée chez un notaire, et n’était donc pas valide, pas officielle », explique Michel Mercier, maire de Saint-Paterne.
À l’époque, nous sommes en 2012. Et ce « raté administratif » va requérir un certain temps pour être résolu. « Nous avons obtenu l’acte notarié qui légalise le transfert fin 2015 », poursuit le maire.
Entre-temps, la compétence « éclairage public » a été transférée à la Communauté urbaine d’Alençon (en 2013).
Dispositif non conforme
Or cette dernière s’est dotée d’une « charte de l’éclairage public » destinée à faire des économies d’énergie et réduire les coûts de maintenance. Et l’équipement du « Clos des chênes » n’est pas conforme à cette charte : « Il a un système de comptage qui lui est dédié. Il n’est pas question de le conserver. Nous exigeons le raccordement au réseau actuel », indique Alain Lenormand, vice-président de la CUA en charge de l’éclairage public.
La CUA va donc réaliser une tranchée reliant le réseau de la voie publique. Les pièces sont en cours de livraison, et le chantier est programmé semaine 17 (dernière semaine d’avril). Les travaux devraient durer deux jours, et coûteront 5 000 € à la CUA.
Un investissement qui sera « amorti dans les cinq ans » : « Installer l’armoire de comptage aurait coûté, d’emblée, 5 000 à 6 000 €, auxquels il aurait fallu ajouter la location des compteurs », justifie Alain Lenormand.
Le cas de Saint-Paterne est-il isolé ? « Non, on récolte un certain nombre de dispositifs conçus et étudiés avant 2013 et le transfert de la compétence vers la CUA ». Depuis, la « charte de l’éclairage public » est communiquée à tous les lotisseurs qui entreprennent des travaux sur le territoire. Pour un réseau « plus économe ».