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Six mois de prison ferme pour le « tyran domestique »

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Le conjoint violent a été condamné à six mois ferme
Le conjoint violent a été condamné à six mois ferme

Le 28 août dernier, elle a craqué, dans les rayons d’un hypermarché alençonnais. Elle était venue y chercher un DVD, pour son mari. Elle n’avait pas trouvé le film exigé, et avait reçu des coups, avant de revenir pour tenter à nouveau de satisfaire la commande passée. « Apeurée », « perdue », « désemparée », la femme a été repérée par un vigile de la grande surface. C’est ce dernier qui l’a encouragée à porter plainte. Le conjoint violent avait été interpellé quelques heures plus tard, à son domicile.

Garde à vue interrompue

Jeudi 7 avril, le récidiviste était jugé devant le tribunal correctionnel d’Alençon. « L’interpellation a été compliquée, vous avez refusé d’ouvrir la porte. La garde à vue s’est elle aussi mal passée : vous vous êtes scarifié, avez frappé votre tête contre les murs », rappelle la présidente, Aurélie Bail. Dans le box, le prévenu acquiesce. Placide.

L’Alençonnais âgé de 36 ans, dont l’état a été jugé incompatible avec la garde à vue, a été transféré à l’hôpital, dont il était sorti libre. Avant d’être à nouveau interpellé pour s’expliquer. Sa version ? « Ma femme m’avait lancé une tasse à la figure. Je l’ai giflée et elle est tombée sur un meuble ».

La victime avait livré un autre récit : « Il est question de coups de poing au visage et de claques sur les jambes », rapporte la présidente. Une déclaration qui « colle » aux constatations du certificat médical, qui fait état d’ecchymoses sur les membres inférieurs.

Des traces de coups qui peuvent aussi résulter d’autres épisodes de violences au sein du couple (formé il y a 20 ans) : la prévention court sur toute l’année 2015.

« Nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg. La victime a reçu des coups à plusieurs reprises. Le prévenu est un coutumier du fait », indique l’avocat de la partie civile. Le trentenaire a en effet été condamné en juillet 2013 pour des faits similaires. Il était sorti de prison en mai 2015. Depuis, la victime était « complètement dépendante », « totalement soumise » aux caprices d’un homme « maladivement jaloux » : « Il lui interdisait de travailler, de voir ses parents, ses amis, de recevoir des messages. Elle vivait dans la terreur, l’humiliation permanente », révèle l’avocat.

« Gifles, brimades »

Une emprise dont la victime peine à se défaire : présente à l’audience, elle a sans cesse fui le regard de son ex-mari et père de ses quatre enfants. « Cela témoigne du calvaire qu’elle a vécu depuis des mois », observe le procureur de la République, qui qualifie le prévenu de « tyran domestique » : « Un être qui pourrit le quotidien de sa compagne avec des pichenettes, des gifles, des brimades ». François Coudert a requis « douze mois de prison dont quatre mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve ou douze mois ferme ».

La défense a constaté que « la victime a eu l’occasion de partir, pendant que son mari était en détention. À ce moment-là, elle n’était pas soumise ou menacée ». Me Elodie Giard note aussi que son client « n’a pas réitéré depuis le mois d’août. Il a décidé de suivre une cure pour guérir son addiction à l’alcool et aux stupéfiants », et qu’une procédure de divorce a été initiée en janvier.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le conjoint violent à la peine d’un an de prison dont six mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve comprenant les obligations de soins, de travailler, et d’indemniser la victime.


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