C’est une dette de 3 000 € qui l’aurait poussé à intervenir dans la tentative de vol du coffre-fort du Carrefour Market de l’avenue de Quakenbrück à Alençon, cette nuit du 18 au 19 décembre 2014. « J’avais emprunté une voiture à un ami et je la lui ai abîmée », déclare l’homme originaire d’Évreux au tribunal correctionnel d’Alençon.
Pour payer les dommages, il est entré en contact avec trois personnes. « Et vous avez décidé de descendre dans l’Orne pour un cambriolage », détaille la présidente du tribunal d’Alençon. La répartition des rôles de chacun s’est faite dans la voiture, lors du trajet. Lui devait guetter. « On était quatre. Il y en avait deux dans la salle du coffre, un qui guettait à l’extérieur et moi, à l’intérieur ».
Pourtant les caméras de vidéosurveillance le montrent plutôt actif quand il s’est agi de sortir le coffre-fort de sa salle. « Il était trop lourd alors ils m’ont appelé pour que je les aide ». « Vous n’étiez donc plus guetteur ! », lui notifie la présidente. « Non, mon rôle a changé là ». Pour autant, la manœuvre ne fut pas aisée. « Vous avez eu recours à des barres à mine pour le déplacer et même à de l’eau de javel pour rendre le sol glissant », fait remarquer la présidente. Le transpalette envisagé pour leur faciliter la tâche est, lui, resté coincé « dans l’accueil en forme de demi-cercle ».
Les malfaiteurs étaient entrés par un dôme du toit. « Et moi, par-devant », ajoute le prévenu à forte corpulence qui reconnaît les faits « à l’exception des violences contre les policiers ».
« On en a profité pour partir en courant »
Car, prévenus de la présence d’hommes encagoulés dans le supermarché, deux équipages de Police se sont effectivement déplacés sur les lieux. Et c’est la sommation de deux policiers qui a mis un terme à l’exécution de leur méfait.
Constatant que les trois hommes qui leur faisaient face n’étaient pas armés, les deux policiers ont rangé leurs armes dans leur étui et, leur bâton de défense en main, leur ont intimé l’ordre de s’allonger au sol. « On en a profité pour partir en courant », avoue le prévenu.
Considérant que c’est le prévenu « qui permet la fuite des autres » et que la violence contre les policiers « est caractérisée par leur passage en force pour sortir », la substitut du procureur de la République, requiert trois ans de prison ferme.
Le tribunal a finalement condamné l’homme de 27 ans à trois ans de prison ferme et devra dédommager Carrefour Market à hauteur de 20 323 €.