L’année 2015-2016 a été placée par le pape François sous le signe des œuvres de la Miséricorde, « en l’occurrence, montrer la place de l’Eglise aujourd’hui dans le monde en aidant matériellement et spirituellement les différentes formes de pauvreté » a eu l’occasion de présenter, Mgr Jacques Habert à l’occasion de la traditionnelle rencontre de la Saint-François de Sales avec les représentants locaux de la presse.
Pour suivre cette démarche qui va amener le diocèse de Séez jusqu’au 20 novembre prochain, celui-ci a été découpé en une dizaine de pôles regroupant les trente-trois paroisses ornaises, dans une approche assez similaire à celle des regroupements de communes.
Tout au long de cette année de nombreuses manifestations sont ainsi programmées. Une manière aussi de réfléchir à ce que représente aujourd’hui une communauté chrétienne.
Déplacer le maître-autel : un projet vieux de 40 ans
Mgr Habert a profité de ces instants pour évoquer un projet vieux d’une bonne quarantaine d’années mais dont il ne désespère pas être l’instigateur : le déplacement de l’autel pour revaloriser le chœur et offrir des dizaines de places d’accueil supplémentaires. Mais dans ce projet, la principale difficulté n’est pas franchement technique comme on a pu le voir avec le déplacement de cloches de plusieurs tonnes. Il semble que les voies administratives soient parfois parfois aussi impénétrables que d’autres.
Mais le projet “cloches” a eu du bon, les services de l’Etat (propriétaire de la cathédrale) semblent se dire qu’après Bayeux ou Coutances qui ont bénéficié de nombreux programmes d’aménagement, Sées pourrait désormais être sous les projecteurs. A l’étude également, la réouverture du portail sud fermé depuis 150 ans.
Dans l’esprit général, l’idée est de faire de cet édifice plusieurs fois centenaires un véritable lieu de vie qui s’inscrit dans son époque et non pas un musée immuable. Dans ce même esprit, un projet de visite des clochers est d’ailleurs actuellement à l’étude.
L’année de la Miséricorde
Le pape François a lancé l’ouverture d’une année sainte extraordinaire de la Miséricorde le 8 décembre dernier, elle se terminera le 20 novembre 2016. Dans la tradition de l’Eglise, il s’agit d’un grand événement festif consacré tout particulièrement à la conversion et à la rémission des péchés. Une série de rites est prévue cette année dont l’ouverture de portes saintes dans quatre lieux de l’Orne : Sées, Alençon, Montligeon et Flers. Dans cette optique plusieurs pèlerinages sont prévus sur les “témoins de la Miséricorde” : le 9 avril à Frênes lieu de naissance du père Bazin; le 21 ou 28 mai sur les pas des frères Vallée; en octobre à Jersey; du 20 au 27 octobre pèlerinage jubilaire diocésain à Rome spécial familles.
Cette année va être marquée également par les JMJ qui auront lieu à Cracovie du 18 juillet au 2 août.
Redécouvrir le pardon
Deux journées sont déjà retenues cette année, les vendredi 4 et samedi 5 mars 2016, dans chacun des dix pôles missionnaires du diocèse, pour spécialement “redécouvrir le pardon et le sacrement de la Réconciliation” dans l’esprit de cette année de la Miséricorde. Un mot qui, étymologiquement, vient de misere (misère, nécessité) et de cor/cordis (coeur) en latin. “L’important est l’intention que l’on a vis-à-vis des autres” relève Mgr Habert.
Depuis le rassemblement des 6 et 7 juin 2015 à Giel, la communauté diocésaine s’est penchée sur ses orientations futures avec une feuille de route donnée par Mgr Habert à toutes les communautés. Les trente-trois paroisses ornaises travaillent désormais en dix pôles missionnaires qui ne se veut pas un échelon supplémentaire mais un espace de mutualisation, d’entraide entre les paroisses pour mieux servir la mission d’un même pôle. Les prêtres ont été encouragés à écrire une “charte de vie”.
Les trente-trois paroisses du diocèse de Séez restent telles quelles mais tout ce qui peut être fait en commun doit l’être. Il faut bien garder la proximité qui en est la force, nous avons raisonné en bassins de vie” souligne Mgr Habert.
Trois chantiers diocésains ont été identifiés : une réflexion sur la communication diocésaine à l’échelle du diocèse, des pôles, des paroisses; la création d’un conseil de la diaconie diocésaine et la pastorale des jeunes.
Au chapitre des diacres, le diocèse en compte actuellement dix-huit et un nouveau va être prochainement intronisé à Gacé.
► Denier : une collecte essentielle
Le Denier – ex denier du culte – a pour objectif de rémunérer les prêtres en activité ou à la retraite, les séminaristes en formation ou encore les salariés laïcs au service du diocèse.
En moyenne 10% des foyers catholiques participent au Denier, ce n’est pas suffisant car l’Eglise ne reçoit pas de subvention. Depuis l’an dernier, des “ambassadeurs” ont donc vocation à sillonner les paroisses pour rappeler aux pratiquants la nécessité de cette donation. D’ailleurs l’année 2015 a été plutôt bonne après trois années de baisse consécutive (+4,70%). Le nombre de donateurs a aussi augmenté (+3%), peut-être un effet “famille Martin” ?
La conséquence aussi peut-être d’une campagne de publicité plus incisive avec, cette année, “Prenez les Rois mages de vitesse” qui a connu un beau succès.
► Une nouvelle dimension pour le sanctuaire d’Alençon : une maison rue Etoupée

La famille est un des sujets majeurs de l’année avec comme temps fort la canonisation des époux Martin, une première dans l’histoire de l’Eglise. Le sanctuaire d’Alençon trouve avec cet événement une nouvelle dimension et voit son rôle prendre de l’ampleur à l’échelon international.
La canonisation du couple Martin est une énorme chance mais aussi une grosse responsabilité. A nous d’y faire face. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes portés acquéreurs d’une maison rue Etoupée appartenant à la ville d’Alençon. C’est un bâtiment à valoriser avec pour objectif d’en faire un centre d’accueil spirituel où les gens pourront rester plus d’une journée. C’est vraiment une nouvelle dimension” estime l’Evêque. “Un vrai pari aussi mais qui veut répondre à un réel besoin. Il y aura cinquante places d’hébergement avec des chambres simples, doubles et des mini-dortoirs.”
Le Jubilé du 250ème anniversaire de la naissance de Jean Bazin
Toute cette année va être marquée par diverses festivités célébrant la naissance de cette figure du diocèse de Séez. Jean Bazin est intervenu après la Révolution et a créé les soins à domicile, l’équivalent d’un CCAS ou encore des congés maternité. Une exposition itinérante va être visible dans divers endroits du département : jusqu’au 24 février à Alençon, les 5-6 mars à Montligeon et Mortagne, 24 avril Bellême, 9 juillet Vimoutiers…
Une bande dessinée a été créée pour l’occasion, elle est vendue 7 €.