« C’est un bilan globalement positif », se réjouit le préfet de l’Orne, Isabelle David. Vendredi 5 février, elle dévoilait les chiffres 2015 de la délinquance. Pour la première fois depuis 2012, le nombre de cambriolages est en baisse, en zone gendarmerie : – 8,6 % (1 258 faits). D’une manière globale, les atteintes aux biens régressent « sensiblement » : – 4,7 % (5 890 faits). Les vols liés à des véhicules chutent de 6 %, les vols avec violence de 17,8 %, et les destructions et dégradations de 7,3 %. Seuls les vols sans violence contre des personnes augmentent : + 8,7 % (1 478 faits).
Du côté des « atteintes volontaires à l’intégrité physique », une hausse de 7 % est enregistrée (1 808 faits). Les violences physiques non crapuleuses – « Il s’agit en très grande majorité de violences intrafamiliales ou de différends de voisinage » – augmentent de 4 % (1 039 faits). En revanche, les violences physiques crapuleuses diminuent de 17,8 % (83 faits).
Les escroqueries et infractions assimilées sont, elles aussi, moins nombreuses qu’en 2014 : – 8,9 % (1 113 faits). Le taux d’élucidation est en progression continue depuis 2012 : 5 077 faits ont été élucidés en 2015, soit une hausse de 2,4 %.
Des « résultats satisfaisants », fruit de multiples facteurs : signature de cinq plans locaux de prévention de la délinquance (dont un à Alençon, le 26 juin), et « bonne coopération des services » (forte implication de la police technique et scientifique, opération hebdomadaire de lutte anti-délinquance, déploiement des dispositifs Vigientreprises ou Stop cambriolages, déploiement de la vidéo-protection, travail important des travailleurs sociaux au sein du réseau gendarmerie…).
Quid de l’effet « état d’urgence » ? « Outre les perquisitions administratives, ayant permis la découverte de huit armes, l’état d’urgence a été l’occasion de sensibiliser la population aux risques terroristes », répond le préfet. Dans l’Orne, 41 sessions d’initiation au secourisme sont programmées (la première a eu lieu samedi 6 février).
Le procureur de la République d’Alençon, François Coudert, note, lui, deux faits saillants en 2015 : « La chute du nombre de vols à main armée » (- 75 %), et la hausse des violences non crapuleuses (souvent, des violences intrafamiliales). Une « hausse tendancielle depuis cinq ans », qui résulte d’une politique volontariste pour faciliter la révélation des faits, le dépôt de plainte. « C’est donc un chiffre en trompe-l’œil », analyse-t-il. Toutefois, la prévalence de ces violences et le grand nombre d’infractions commises en matière de sécurité routière ont souvent un point commun : l’alcool.
Aussi, François Coudert a lancé un protocole réunissant notamment l’État, l’ARS (Agence régionale de Santé) et les autorités judiciaires. Le but : « Faire entrer, au plus tôt, les personnes qui ont des problèmes d’alcool dans la sphère sanitaire ».