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Allergies alimentaires : la moitié des personnes qui croient en souffrir se trompent

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La majorité des allergies alimentaires concerne, dans l'ordre, les crustacés, le lait, les arachides, les noix et le poisson.

La majorité des allergies alimentaires concerne, dans l’ordre, les mollusques et crustacés, le lait, les arachides, les noix et le poisson. (©Illustration AdobeStock)

Vous faites peut-être partie de ces personnes qui se privent de certains aliments en croyant y être allergique. Une étude parue le 4 janvier 2019 dans la revue médicale internationale JAMA affirme que presque la moitié des personnes qui se déclarent allergiques à la nourriture ne le sont pas en réalité. 

Les chercheurs se sont appuyés sur une étude menée auprès de 40 000 Américains. Principal enseignement : 19% des personnes interrogées étaient persuadées d’avoir une allergie alimentaire, alors qu’ils ne sont que 10,8% à souffrir véritablement de cette hypersensibilité

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Des aliments évités « inutilement »

En d’autres termes, une personne sur cinq se croit allergique à au moins un aliment, alors qu’en réalité seule une personne sur dix a reçu ce diagnostic de la part d’un médecin. Une nette différence qui mérite une prise de conscience selon les chercheurs : 

Il est crucial que les adultes ayant une allergie alimentaire présumée subissent les tests de confirmation et obtiennent des conseils appropriés pour s’assurer que les aliments ne sont pas évités inutilement et pour que leur qualité de vie ne soit pas indûment altérée.

Ces symptômes à prendre au sérieux

Ces résultats ne surprennent pas le Docteur Nhân Pham-Thi, médecin et responsable du service allergologies à l’Institut Pasteur, contacté par actu.fr. « De nombreuses études ont déjà prouvé que l’on surestimait l’auto-diagnostic d’une allergie », commente-t-il.

Selon lui, ce n’est pas parce que l’on est pris de maux de ventre intenses après avoir consommé des aliments à base de protéines de lait que l’on souffre forcément d’une « allergie aiguë » au lait. 

En revanche, l’allergologue affirme qu’il faut s’inquiéter et même se rendre aux urgences en cas de manifestation de l’un ou plusieurs de ces symptômes dans l’heure qui suit l’ingestion d’un aliment : des signes sur la peau ou les muqueuses buccales (urticaire, gonflement des lèvres ou de la langue, difficulté à avaler, serrement de la gorge), associés à des signes respiratoires : gêne respiratoire aiguë (resserrement de la poitrine, difficulté à respirer, parler, respiration sifflante), des vomissements intenses et des signes cardiovasculaires (douleur thoracique, rythme cardiaque rapide, évanouissement, hypotension artérielle, malaise).

Ce sont des signes convaincants d’allergie alimentaire, en particulier s’il y a association de symptômes. 

Pour en avoir le cœur net, il suffit de consulter un allergologue, qui déterminera la pathologie en une ou deux séances à l’aide de tests cutanés et/ou de dosages d’aliments.

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Beaucoup d’allergies se déclarent à l’âge adulte

Autre conclusion de l’étude américaine : la quasi-majorité des personnes (48%) souffrant d’une allergie l’ont vue apparaître à l’âge adulte. Un constat confirmé par le Dr Nhân Pham-Thi : « on observe aussi de plus en plus de cas chez les personnes âgées, ce qui peut s’expliquer par de multiples facteurs comme l’allongement de la durée de vie, le changement d’environnement, etc. »

Parmi les adultes allergiques cités par l’étude, 51,1% ont déjà présenté une « réaction allergique sévère à la nourriture », 45,3% étaient allergiques à plusieurs aliments. Près de quatre victimes sur dix ont signalé au moins une visite aux urgences à cause d’une allergie alimentaire. 

Les allergies alimentaires les plus courantes concernent les mollusques et crustacés (2,9%), le lait (1,9%), les arachides (1,8%), les noix (1,2%) et le poisson (0,9%).

Le spécialiste de l’Institut Pasteur explique qu’en France le nombre de personnes allergiques est stable, après avoir connu une explosion il y a une dizaine d’années. « En revanche, on observe une augmentation de la sévérité des réactions, en particulier chez les enfants. »

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