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Remboursements des préservatifs : dans l'Eure, on estime que cela va de pair avec la prévention

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Les préservatifs de la marque Eden seront remboursés à 60%

Les préservatifs de la marque Eden seront remboursés à 60%

Tout le monde sait ce que c’est, tout le monde en a normalement sur soi, tout le monde sait l’utiliser mais rappeler son utilité n’est jamais inutile. Le préservatif est encore aujourd’hui le moyen le plus efficace d’éviter les Infections sexuellement transmissibles comme le sida, l’herpès ou la syphilis.

A cause du prix, et de l’utilisation fréquente, en acheter souvent peut aussi être un budget. Pour que le prix ne soit plus une excuse, le Gouvernement a proposé le remboursement des protections de la marque française Eden, à hauteur de 60 %, par la Sécurité sociale jusqu’en 2023.

Pourquoi pas le Viagra ?

Du côté des professionnels de santé, les avis sont partagés. Pour le docteur Alain Richard, à Breteuil, si on rembourse le préservatif, cela peut être la porte ouverte à d’autres remboursements. Avec humour, il glisse que si on commence à rembourser les préservatifs contre les Infections sexuellement transmissibles, pourquoi ne pas aussi rembourser les pilules contre l’impuissance ?

« Si c’est remboursé, ce sont les 50 % de Français qui paient des impôts qui vont financer la contraception des autres, mais est-ce que cela peut aider les jeunes ? Peut-être ».

Pour lui, il en va aussi de la responsabilité des partenaires, « si les personnes sont un petit peu responsables, elles refusent d’avoir des rapports sexuels avec ceux qui n’ont pas de protection ».

Pour Morgane Chazaud, sage-femme au sein de l’hôpital de Verneuil, beaucoup de prévention est déjà faite par les familles et les proches, mais la mesure n’est pas de trop. « Ça aidera à développer l’utilisation des préservatifs ».

Par consultation

Reste encore à avoir le courage de pousser la porte du médecin pour une consultation, qui peut être une étape difficile pour certains.

« Les jeunes ne veulent pas que leurs parents soient au courant, parfois ».

Bien que le professionnel de santé soit tenu au secret, le patient peut très bien avoir peur que l’information fuite via le médecin. « Allez demander un préservatif au médecin de famille qui s’occupe de la mère ou du père », ajoute une sage-femme libérale de Verneuil. Le prix de la consultation (25 euros) pour seulement une boîte de préservatif peut aussi en rebuter plus d’un. Pour contrer cela, dans les plannings familiaux, les prescriptions sont gratuites et anonymes. Pour les bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU), tout est pris en charge.

En plus de cette mesure il est important de continuer la prévention sur les bancs des classes. « Dans les milieux ruraux, ce n’est pas forcément abordé à l’école », alors que c’est primordial. Le niveau de précarité des personnes peut aussi être fonction de la méconnaissance de l’utilisation des moyens de contraception pour vaincre les Infections sexuellement transmissibles.

« C’est la chose à faire »

Pour la sage-femme libérale de Verneuil, devant rester anonyme pour respecter les consignes de l’Ordre médical, cette mesure de remboursement est indispensable.

« C’est la chose à faire, il n’y a pas un moyen plus primordial qu’un autre contre les Infections sexuellement transmissibles ».

Si le préservatif est partout, pourtant, il pourrait être plus utilisé, « ça ou rien c’est pareil pour beaucoup », poursuit la sage-femme. Une prescription physique le rendra donc visible. Ce ne sont alors plus « des mots en l’air ». La prescription, selon elle, est donc plus efficace « que les mots, les discours moralisateurs, les dépliants de prévention ».

Car quand on pense remboursement, on pense aux jeunes. S’ils sont évidemment les premiers visés, les plus de 45 ans, refaisant leur vie, peuvent aussi être concernés.

« L’impact financier est important pour les jeunes mais le message de prévention touche tout le monde. Cependant, c’est difficile de passer le message auprès des quadragénaires. Je préférerais leur prescrire un préservatif pour éviter un comportement à risque, plutôt qu’une prise de sang après avoir pris un risque ».

Avec de la pratique

Pour cette sage-femme libérale de Verneuil, il faut aussi axer la prévention auprès des établissements hors Education nationale comme les CFA (Centre de formation des apprentis) ou les IME (Institut médico-éducatif), où elle a pu elle-même faire de la prévention. Une prévention qui pêche, ou qui fait parfois défaut encore aujourd’hui, mais qui éviterait une telle épidémie.

Prescrire le préservatif, c’est aussi inciter les personnes à l’utiliser plus.

« Cela permet aussi d’augmenter son efficacité. Après un an, le pourcentage de préservatifs qui éclatent est d’1 %. Moins de préservatifs qui éclatent, donc moins de bébés et moins d’IST ».

Ce qui peut sauver plus d’une personne, juste grâce à du temps, et de la pratique.


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