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Vendredi 29 décembre, les Jeunes Agriculteurs de la Manche se sont mobilisés. Ils ont notamment soudé les grilles de la préfecture. (©Christophe LUNEAU)
Dans la soirée du vendredi 28 décembre, après la traite, une quinzaine de jeunes Agriculteurs de la Manche se sont mobilisés à Saint-Lô.
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A la préfecture, ils ont étendu des bâches où étaient inscrites leurs revendications. Ils ont également soudé les grilles du portail pour bloquer l’accès au bâtiment. Le but de cette action pacifique n’était pas d’embêter leurs concitoyens mais de symboliser l’inaction de l’Etat.
« On n’a pas plus d’ouverture »
François Rihouet, président des Jeunes Agriculteurs de la Manche, l’explique :
On a soudé les grilles pour dire que physiquement, la préfecture pouvait rester fermée. Car dans les faits, on n’a pas plus d’ouverture.
Par-là, les Jeunes Agriculteurs dénoncent notamment le laps de temps trop long entre la rédaction des décrets, leur publication et leur mise en application.
Depuis les Etats généraux de l’alimentation, « rien n’a changé »
Alors pour marquer le coup, les agriculteurs se sont rendus aux permanences des députés manchois Bertrand Sorre et Stéphane Travert. Ils précisent pourquoi :
Il y a presque un an et demi, jour pour jour, que nous nous sommes tous mis autour de la table pour travailler à la loi des Etats généraux de l’alimentation. Nous avions pris le temps d’échanger avec les élus, les industriels et les distributeurs. Mais dans les faits, rien n’a changé.
François Rihouet ajoute :
Nos actions ne visaient pas des personnes physiques mais le symbole de l’Etat. Dans un département agricole comme le nôtre, même s’ils ne sont pas spécialistes des questions agricoles abordées à l’Assemblée nationale, les députés se doivent d’assister à tous les débats. Et on a constaté que ce n’était pas forcément le cas.
Un métier à bout de souffle
François Rihouet est aussi agriculteur et éleveur de vaches laitières. Il est très inquiet quant à l’avenir des jeunes en passe de s’installer :
Notre rémunération n’est pas construite en fonction de la qualité de nos produits ni à la hauteur du travail fourni par les éleveurs. On a la chance d’avoir des jeunes passionnés dans ce métier. Mais au bout d’un moment, la passion ne suffit plus.
Mais c’est surtout pour les problématiques environnementales et les transformations subies par leur métier qu’ils sont soucieux :
On est pour ce travail progressif de transformation de notre agriculture. Mais les interdictions d’utiliser certains produits s’accumulent sans nous laisser le temps de trouver des solutions alternatives. Il nous faut du temps pour affiner notre technique et surtout nous donner les moyens de financer ces changements, en commençant par augmenter immédiatement nos revenus.