Ici, pas de routes, ni d’électricité. On arpente en sandales les chemins escarpés. Dans un décor à couper le souffle, on marche des heures, chargement de bois sur le dos. Bienvenue en pays Magar, une région montagneuse isolée du Népal.
Peuplé de villages méconnus (Maikat, Taka…), l’endroit a été visité par un couple de Champflorains, en avril dernier. Monique et Pierre Chantrel ont ramené des centaines de photos. À découvrir jeudi 28 janvier, salle des fêtes de Champfleur.
« Pas de boutiques »
Membre de l’association L’Arche de Dolanji (aide à la scolarisation au Népal), le couple de retraités garde un souvenir ému de ce dernier voyage : c’est le 25 avril, veille de leur retour pour la France, que la terre a tremblé au Népal. Bilan : 8 000 morts et 7 953 blessés. « Après ça, on a eu du mal à réaliser. L’urgence a été la collecte de fonds pour aider les familles, les enfants parfois orphelins », confie-t-il. En tout, 7 000 € ont pu être envoyés à différentes associations et à une petite école de Katmandou.
Les Sarthois se sont ensuite plongés dans leurs photos et ont réalisé un diaporama et un film d’une trentaine de minutes. Les clichés, pris avant le tremblement de terre, témoignent de la vie frugale que mènent les familles autour de Dhorpatan. Ce village (5 000 habitants), perché à 3 000 mètres d’altitude, accueille 500 enfants dans son école. Il a été le point départ d’un trek de dix jours dans l’ancienne réserve de chasse royale.
« On est parti sac sur le dos, à la découverte de petits villages », raconte Pierre Chantrel. Première impression : « Les siècles qui passent n’ont pas d’emprise sur cette région. Le temps s’y est arrêté ».
Les habitants tissent leurs vêtements, cultivent leur alimentation (riz, lentilles, maïs, pommes de terre), construisent leur maison avec du bois et de la pierre. « Ils découpent des solives dans la forêt. Il y a beaucoup de métiers artisanaux. Ils savent tout faire ».
Les Chantrel ont aussi pu assister à l’arrivée (timide) de l’électricité : « Les familles souhaitant avoir l’électricité dans leur maison doivent aller chercher elles-mêmes les câbles électriques. Cela suppose de porter 25 à 30 kg de câbles sur le dos ».
À Maikat ou Taka, pas de boutiques. Le commerce n’existe pas. « Ces peuples vivent en autarcie, chacun est autonome et fabrique et créer pour répondre à ses besoins ».
Parrainer un enfant
Depuis le tremblement de terre, beaucoup d’enfants du pays Magar et de la vallée du Langtang vivent dans des conditions très difficiles. « Certains n’ont plus de famille, plus de maison ». Les Chantrel et leur association ont lancé une grande campagne de parrainage : « Le but est de scolariser ces enfants dans une école proche de Katmandou ». Kopila, 8 ans, fait partie de ceux qui ont été déjà pu être parrainés. « Elle n’avait plus de toit. Elle errait. Désormais, elle va à l’école et s’épanouit ».
Le pays, toujours frappé par des secousses, n’a pas entamé sa reconstruction. « Les nouvelles normes sismiques n’ont toujours pas été définies par le gouvernement ». Et les Népalais sont confrontés à un blocus indien. « Il n’y a plus d’essence, plus de gaz et plus de médicaments », rapporte Monique Chantrel. « Tout se négocie sur le marché noir ».
Les Sarthois iront eux-mêmes se rendre compte de la situation lors d’un prochain voyage. Départ prévu à l’automne 2016.
Pratique. Diaporama « Voyage au pays Magar », jeudi 28 janvier, 20 h 30, salle des fêtes de Champfleur. Entrée libre.