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Orelsan, du rap à l’écran

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"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais
"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais

Grosse actualité que la vôtre en cette année 2015 puisqu’on vous retrouve tous les soirs de la semaine dans le Petit Journal de Canal + avec la pastille humoristique “Bloqués”, vous avez écrit une chanson pour “La Légende du roi Arthur”, vous avez été l’invité d’Izia sur son titre “Les ennuis” et vous réalisez votre premier film “Comment c’est loin” ! Comment se gère une telle année ?

“C’est pas mal de travail effectivement. Ça ne se gère pas spécialement. C’est juste que je ne fais rien à côté. Enfin là, le travail est fait, sauf pour Bloqués car on a encore des épisodes à écrire. Et il y a aussi l’album des chansons du film, la bande originale qui sort en même temps que “Comment c’est loin” !”

 

Votre premier film sort officiellement le 9 décembre. Pourquoi, après un franc succès dans la chanson, s’aventurer dans le cinéma ?

“J’ai toujours eu envie d’écrire des choses différentes. J’aime beaucoup écrire des chansons mais des fois, j’ai des idées de choses qui correspondent mieux à d’autres formats. Et puis j’ai toujours aimé le cinéma.”

 

"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais
"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais

“Comment c’est loin” relate l’histoire de deux jeunes trentenaires dont on attend un album de rap depuis cinq ans et qui, mis au pied du mur par leurs producteurs, ne disposent plus que de 24 heures pour sortir un titre, s’ils veulent rester dans ce milieu. C’est du vécu ? Qu’est-ce qui a motivé ce scénario ?

“Ce n’est pas vraiment du vécu même si c’est inspiré de situations qu’on connaît bien. L’histoire de l’ultimatum n’a jamais existé mais ça symbolise le fait de passer d’un hobby à quelque chose de plus professionnel. Le scénario est inspiré d’un album qu’on a sorti avec Gringe. Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters qui étaient un album concept avec une histoire similaire. J’aime bien voir le film comme le préquel de l’album.”

 

Faisait-il réellement 160 pages au départ ? Pourquoi si dense ? Qui l’a réduit ? Et sur quels critères ?

“Oui il faisait beaucoup trop de pages au départ car je ne connaissais pas l’écriture de scénario. C’était dense parce que je maîtrisais mal les ellipses et qu’il y avait pleins de blagues pas forcément bien imbriquées. J’ai commencé par réduire et à partir de la version 5 ou 6, des producteurs sont rentrés dans la boucle et m’ont présenté Christophe Offenstein et Stéphanie Murat pour m’aider à améliorer le scénario. Donc on a réduit. C’est ce que j’aime dans l’écriture d’un scénario : il y a beaucoup de réécriture, on travaille par couche. Christophe a réalisé le film avec moi et s’est énormément impliqué dès qu’il est entré dans le projet.”

 

"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais
"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais

Le “rush” pourrait-il servir à un second long-métrage ? Une suite ?

“Non je ne pense pas. Il y a peut-être deux ou trois trucs qui pourraient servir pour Bloqués ou pour mon prochain album mais je n’en suis pas sûr… Je n’ai pas spécialement envie, a priori, de faire une suite. Par contre, je referais bien un autre film !”

 

Les critiques, très enthousiastes (”Véritable bible de la nouvelle vanne” pour Écran Large), font état d’un film qui met en exergue “la lose, l’ennui, la dépression de la jeunesse actuelle et la peur de la réussite” (Écran large) à travers ses deux héros “champions toutes catégories de la procrastination” (Télérama)… Est-ce le message que vous voulez faire passer ?

“Oui, c’est le thème du film. Mais je ne pense vouloir vraiment faire passer un message. J’ai juste voulu un bon film, qui parle de personnage qu’on n’a pas l’habitude de voir dans le cinéma français.”

Les éloges de Josiane Balasko

 

“Comment c’est loin” a reçu un très bel accueil au festival international du film de Saint-Jean-de-Luz. Et notamment des éloges de Josiane Balasko. Comment ce premier succès avant la sortie officielle se vit-il ?

“J’étais hyper-content de l’accueil À Saint-Jean-de-Luz car c’était la première projection. Et c’est vrai que le fait d’entendre Josiane Balasko rire, derrière moi, était assez fou. Car mon souhait était de faire un film un peu dans la tradition de comédies françaises dont Josiane Balasko est un pilier.”

 

La promotion d’un film est-elle différente de celle d’un album ? Votre état d’esprit est-il similaire avant la sortie officielle ? Ou les enjeux sont-ils très différents ?

“On n’a pas encore commencé la promotion, mais c’est assez différent des albums. Notamment parce qu’il y a énormément d’intervenants. Tandis que, dans le disque, en gros, il y a la maison de disques (7 th Magnitude) et moi. Mais bon, pour ma part, j’aborde le truc comme je l’ai toujours fait : je gère mes réseaux et je fais des clips et des vidéos à la con !”

 

"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais
"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais

Vous avez tourné des scènes à Caen et pourtant vous donnez la primeur à Alençon pour l’avant-première, lundi 16 novembre. Pourquoi ?

“Je ne sais pas, je pense que c’est plus une question de planning qu’autre chose. Tout ce qu’on voulait, c’était faire une tournée en Basse-Normandie. C’était important pour moi. Après, l’ordre n’a pas spécialement d’importance.”

Sa grand-mère “parfaite pour le rôle”

 

Comment avez-vous recruté les acteurs ?

“La plupart sont mes potes. Il y a énormément de personnes qui n’avaient jamais joué la comédie et qui s’en sortent très bien. C’est une des raisons pour lesquelles je voulais faire ce film. J’ai énormément de potes très charismatiques et singuliers (Gringe, Claude, Bouteille, Ablaye, Skread etc.) et je voulais les filmer. Je trouve qu’ils ont assuré à mort et qu’ils amènent un cachet que le film n’aurait pas avec des comédiens pros. Pour les autres, justement les pros, j’ai bossé avec Tatiana Vialle qui était la directrice du casting”.

 

Une des scènes du film est réalisée avec votre grand-mère. Pourquoi ne pas avoir fait appel à une actrice de son âge ?

“Je n’ai pas envisagé de prendre une actrice car ma grand-mère fait exactement l’affaire, toutes ses attitudes lui appartiennent, elle est très marrante à un timbre de voix particulier et aime bien chanter. Et puis elle représente bien la Normandie dans sa façon de parler… Elle était parfaite pour le rôle.”

 

A-t-elle accepté d’emblée ?

“Oui, elle a accepté d’emblée sans trop savoir où elle mettait les pieds. Le tournage était assez intense car c’est toujours difficile de se retrouver cinq heures devant une caméra avec du monde qu’on ne connaît pas mais elle s’en est très bien sortie.”

 

Fut-elle une actrice facile à diriger ?

“Oui. Pour cela, il fallait l’amener à être le plus naturel possible. J’ai volé quelques plans…”

 

"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais
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Pourquoi avoir partagé l’affiche avec Gringe ?

“Depuis que je connais Gringe, je l’ai toujours vu comme un acteur. Je sais qu’il a une très large palette de jeu et une personnalité très intéressante, qui m’inspirait pour le rôle. J’ai toujours aimé les buddies movies et je trouvais que notre duo se prêtait bien à une histoire d’une heure et demie.”

 

Qu’est-ce qui différencie les Casseurs Flowteurs (votre binôme rap avec Gringe), d’Orelsan en solo ?

“On ne raconte pas la même chose, je crois. Quand on fait des chansons à deux, on essaye vraiment de tirer partie du fait d’être deux.”

 

Cliquez ici pour voir la vidéo embarqué

 

C’est aussi votre partenaire dans “Bloqués”, la pastille humoristique diffusée chaque soir dans le Grand Journal de Canal +. Comment est née cette aventure ? À la demande de Canal + ?

“Cette aventure est née de la série Bref. Pour les 30 ans de Canal +,  ils ont fait un épisode spécial avec des invités dont on faisait partie. On a fait une apparition inspirée d’une de nos chansons “Deux connards dans un abribus”. En voyant ça, Kyan, Bruno et Harry nous ont dit que ça les intéresserait de faire un pilote d’une mini-série. On l’a fait et Canal l’a acheté”.

“Moins dur d’avoir 30 ans que 20 !”

 

Là encore, les saynètes de “Bloqués” font état de deux jeunes qui dissertent sur tout… depuis un canapé. C’est, à nouveau, le reflet d’une jeunesse qui ne se bouge pas. C’est compliqué d’avoir 30 ans (en l’occurrence 33 pour vous) en 2015 ?

“Pour moi, les personnages de Bloqués sont un peu plus jeunes. Ils ont plus 23 ans. Enfin, je pense. Et je ne trouve pas ça, dur, d’avoir 30 ans aujourd’hui. Moins que 20, en tout cas. Mais bon, j’ai la chance de faire ce que j’aime contrairement aux personnages du film. Pour moi, ce n’est pas une question d’âge mais plus une question d’état d’esprit et de situation.”

 

Vous êtes attendu à l’affiche de “Peur de rien” de Danielle Abid (Sortie le 10 février 2016). Comment s’est faite la rencontre ? Est-ce plus compliqué de tourner dans un film qu’on ne réalise pas ?

“En fait, je ne suis pas vraiment dans le film. J’ai juste une scène assez rapide. C’est plus facile de jouer quand on ne réalise pas, je crois. Enfin là, j’ai juste ouvert une porte donc ça a été ! À la base, je devais avoir un plus grand rôle mais ça ne le faisait pas. Danielle m’a appelée car elle m’avait vu dans un clip. D’ailleurs, c’était une super-rencontre. On se reparle souvent

 

"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais
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Vous étiez membre du jury du festival du film francophone d’Angoulême. Faut-il en conclure que le microcosme cinématographique vous a déjà intégré comme l’un des siens ? Ça vous honore ?

“J’sais pas si le cinéma m’a intégré. C’est toujours un peu cliché de voir le métier comme un grand ensemble uniforme. Tout ce que j’espère, c’est que mon film plaise à un maximum de gens, les pros inclus, pour que je puisse en faire d’autres.”

 

Quels sont vos autres projets cinématographiques ? Êtes-vous beaucoup sollicité ? Avez-vous déjà refusé des rôles ?

“Je ne suis pas si sollicité que ça. Ça m’arrive de refuser des rôles car j’aime mieux me concentrer sur mes propres projets et je suis assez exigeant sur les rôles qu’on m’offre.”

 

 

Vous avez été sollicité par Dove Attia (Les Dix Commandements, 1789, Les Amants de la Bastille) pour écrire “Le monde est parfait”, une des chansons de “La légende du Roi Arthur” (jusqu’au 29 novembre au Palais des Congrès de Paris puis en tournée). Là encore, comment s’est faite la rencontre entre deux univers (le rap et la comédie musicale) a priori très éloignés ?

“J’aime beaucoup les comédies musicales. En fait Skread mon producteur/compositeur a travaillé sur Le Roi Arthur. Il est dans l’équipe de composition et de réalisation de la comédie. Ils cherchaient quelqu’un pour co-écrire sur un des titres. Je fais ça souvent, j’aime bien écrire un peu de tout avec d’autres gens.”

 

Accepteriez-vous un rôle dans une comédie de ce genre ?

“Je ne pense pas. Après, je ne suis fermé à rien mais il en faudrait beaucoup pour me séduire. Il y a une comédie musicale que j’adore qui s’appelle “Book of Mormons”. J’accepterais pour celle-là !”

Auteur de la Bande originale de son film

 

Vous avez aussi été invité par Izia pour partager “Les ennuis”, un titre de son dernier album. Pourquoi a-t-elle fait appel à vous ? Vous vous connaissiez ?

“Izia et moi on se connaît bien. On a fait pleins de trucs ensemble. Quand elle a fait son album, on s’est dit que ça serait cool d’écrire tous les deux. Je lui ai fait écouter une maquette que j’avais dans mon ordi, elle a bien aimé, on l’a terminée ensemble. Des fois, je fais des chansons que je ne pourrai pas chanter. J’aurais bien aimé en faire plus avec Izia mais c’était compliqué avec l’écriture du film.”

 

Sur le plan de la chanson… un nouvel album d’Orelsan est-il en préparation ?

“Il n’est pas vraiment en préparation car j’ai fini le film la semaine dernière et la BO avant-hier. Mais, je m’y mets très vite. Je pense que, dès la semaine prochaine, j’attaque !”

 

De quoi s’inspirera-t-il ? Comment le qualifieriez-vous ?

“J’ai une petite idée mais il faut que je la creuse… Je pense qu’il y aura une vraie rupture avec ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Je vais d’abord faire des morceaux et puis affiner petit à petit. J’aimerai vraiment qu’il y ait un parti pris tranché.”

 

"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais
"Comment c'est loin" est le premier long-métrage réalisé par Orelsan, le plus célèbre des rappeurs alençonnais

Plus de dix ans se sont écoulés depuis votre apparition dans l’univers du rap et la polémique de “Sale Pute”. Des procès sont-ils toujours en cours au sujet du texte de “Sale Pute” ? Regrettez-vous ce titre ? Quel regard portez-vous sur votre parcours depuis ?

“Il y a encore un procès qui traîne après moult appels. Je ne regrette pas ce titre. Je suis assez content de mon parcours mais j’ai l’impression que ce n’est encore que le début. J’ai encore plein de choses à prouver.”

 

Un message aux Alençonnais ?

“J’espère que vous aimerez le film et je suis content de venir vous le présenter. J’espère que j’en tournerais un à Alençon un de ces quatre… !”

 

Aux ados de France ?

“Tenez bon, ça passe !”

 

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Vous serez présent, avec l’équipe de “Comment c’est loin” aux avant-premières alençonnaises. Vous rendrez-vous disponible pour vos fans et d’éventuelles séances de selfies ?

“Bien sûr, le but des avant-premières, c’est aussi de rencontrer les gens. Normalement, on fait des grandes séances de dédicaces. Des fois, il y a des imprévus d’organisation mais quand on peut, on le fait avec plaisir. Même si logiquement, la moitié de la salle sera plus ou moins de ma famille ou proches.”

 

Rappeur, compositeur, acteur, réalisateur… Orelsan compte-t-il d’autres cordes artistiques à son arc ? D’autres rêves sont-ils encore à réaliser ?

“J’ai une marque de fringues suisses qui s’appelle Avnier. Grâce à cela, et même en dehors, j’aimerai beaucoup réussir à développer des projets humanitaires sur le long terme.”

 

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