
Les ragondins sont un fléau dans les campagnes. (©Claude Jussiaume – La Presse de la Manche)
Le rat musqué et le ragondin ont fait l’objet d’une conférence organisée mardi soir à Condé-sur-Vire à l’initiative du Conseil départemental.
Une soirée animée par la grande spécialiste française de la Léptospirose, Florence Ayral, enseignante-chercheuse à l’école vétérinaire de Lyon, et par Antoine Métayer de la FDGON (défense contre les animaux nuisibles). En présence de Patrice Pillet, vice-président du Conseil départemental en charge de l’Agriculture et de Denis Onfroy, président de la FDGON.
Attention à la léptospirose
Colonisateurs importés dès le XIXe siècle pour leur fourrure, ragondins et rats musqués ont envahi la quasi-totalité de nos rivières et marais.
Une présence qui ne va pas sans poser des problèmes sanitaires et environnementaux.
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Envasements des cours d’eau, dégradation des habitats aquatiques, ouvrages hydrauliques fragilisés, zones de reproduction de poissons saccagées sont autant de problèmes à mettre au compte de ces rongeurs.
Côté santé, ces nuisibles sont les vecteurs d’une maladie d’origine bactérienne, la Léptospirose qui touche l’homme mais également les animaux domestiques.
1 570 piégeurs dans la Manche
Chez l’homme, cela commence comme une grippe. Il est conseillé aux personnes ayant approché les zones humides et ressentant ces symptômes de consulter au plus vite car le traitement est d’autant plus efficace qu’il est précoce.
Côté animaux, des troubles hépatiques et rénaux apparaissent chez le chien tandis que chez le cheval, les porcs ou les bovins, la maladie entraîne des troubles de la reproduction.
Face à cette prolifération, une campagne permanente d’élimination des rongeurs aquatiques est menée dans le département. En 2008 puis en 2012, des arrêtés préfectoraux ont permis d’organiser une gestion notamment menée au fil de nombreux piégeages.
Pas moins de 1 570 piégeurs sont actuellement à la tâche dans la Manche, en charge de la capture et de l’élimination des nuisibles. Les animateurs de la FDGON leur confient les cages et le matériel nécessaire, notamment des carottes et des pommes.
Ces piégeurs, agriculteurs, chasseurs, pêcheurs ou acteurs de l’aménagement du territoire effectuent ce travail presque bénévolement, indemnisés à hauteur de 3,50 € par animal livré.
Comme le précise Antoine Métayer, de la FDGON :
Les cadavres sont récupérés dans 80 congélateurs répartis sur tout le département et pas moins de 84 tonnes sont évacuées chaque année vers les centres d’équarrissage.